Un Québécois sur quatre n’épargne pas

5 septembre 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : eranicle / 123rf

Malgré l’amélioration de la situation financière des travailleurs québécois, le quart d’entre eux ne parvient pas à épargner une partie de ses revenus.

Vingt-quatre pour cent des travailleurs québécois déclarent dépenser la totalité de leur paie nette, indique un sondage réalisé pour l’Association canadienne de la paie (ACP). C’est le pourcentage le plus bas au Canada, alors que la moyenne canadienne est de 35 %.

AUCUN COUSSIN DE SÉCURITÉ

Faute d’épargne, des travailleurs québécois ne disposent d’aucun coussin de sécurité financière. Ils sont 17 % au Québec, soit un sur six, à être incapables de trouver 2 000 $ pour parer à une urgence le mois suivant, précise le même sondage. Là aussi, la moyenne canadienne est plus élevée (20 %).

Cette absence de réserve financière pourrait rapidement mettre ces travailleurs en position délicate. Si leur paie était en retard, 31 % des Québécois reconnaissent qu’ils auraient des difficultés à honorer leurs obligations financières. « Quand la paie arrive en retard, on voit les gens tomber en détresse, constate Christian Coutu. Ça crée un stress financier important. »

ENDETTEMENT CROISSANT

Pourtant, les rémunérations des travailleurs, au Québec comme au Canada, semblent s’améliorer, selon les mêmes personnes interrogées par le sondage. Au Canada, 66 % des travailleurs affirment ainsi se trouver dans une meilleure position financière qu’en 2017.

Mais cette amélioration ne se reflète ni dans l’endettement ni dans le niveau d’épargne. 45 % des travailleurs canadiens se disent accablés par leur endettement, soit 5 % de plus que l’an passé. « Au lieu d’en profiter pour se désendetter ou augmenter l’épargne, on continue à augmenter l’endettement, observe Christian Coutu, administrateur de l’ACP. En n’agissant pas, on augmente encore les risques à long terme de manquer d’argent. »

Un bon coussin de sécurité financière peut être constitué en deux ans, à condition d’épargner 10% de son salaire, explique M. Coutu. « Mais si 10 % c’est trop, il faut commencer à 1 %, quitte à augmenter à 2 % la deuxième année, et ainsi de suite », recommande l’administrateur de l’ACP.

Cette réserve financière n’est pas de trop face aux imprévus… et même face aux événements prévus. « Beaucoup de familles se retrouvent face à des difficultés au moment de vivre un congé maternité avec les seules prestations gouvernementales, constate-t-il. Épargner, ça ne sert pas seulement pour la retraite! »