Un Québécois sur quatre victime d’une fraude financière

Par La rédaction | 12 mars 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Homme âgé qui protège sa tirelire
Photo : Ion Chiosea / 123RF

Plus d’un quart des Québécois reconnaissent avoir été personnellement victimes d’une fraude financière et la plupart affirment avoir ainsi perdu des milliers de dollars, selon un récent sondage mené pour le compte de la TD. La fraude financière inquiète les Québécois, tant pour eux-mêmes que pour leurs proches, souligne l’institution financière. Celle-ci précise que la grande majorité des personnes (84 %) ayant fait l’objet d’une arnaque ont perdu « jusqu’à 5 000 dollars ».

Dans le même temps, plus de six répondants sur 10 (61 %) déclarent cependant avoir confiance en leur capacité à protéger leurs avoirs contre les fraudeurs, même s’ils ajoutent craindre que les aînés de leurs familles n’aient pas la même habileté. Malgré ces préoccupations, moins de la moitié des sondés (37 %) indiquent avoir eu une conversation avec eux à propos des risques d’escroquerie financière.

LA FRAUDE SE PERFECTIONNE SANS CESSE

« La fraude ne fait pas de discrimination. Des pièges peuvent être tendus à n’importe qui et par n’importe quel moyen, que ce soit par téléphone, texto ou courriel, et à tout moment, explique Samia Medelci, directrice de succursale à TD Canada Trust. Comme les escroqueries ne cessent de changer, il est important d’encourager les conversations pour mieux informer les Québécois sur la fraude financière et leur permettre ainsi de l’éviter. »

Interrogés sur ce qui les inquiétait le plus à propos de ce type de criminalité, près de la moitié des aînés (45 %) ont répondu qu’ils redoutaient surtout d’être victimes d’un vol d’identité. Les Y, quant à eux, ont avoué que leur plus grande crainte était de se faire voler de l’argent (39 %).

Soulignant que, « à mesure que les technologies s’intègrent à la vie quotidienne, les fraudeurs découvrent de nouveaux stratagèmes de plus en plus perfectionnés », la TD met toutefois en avant le fait que plus des deux tiers des Québécois (69 %) ont désormais les moyens de se protéger, notamment à l’aide d’outils numériques spécialisés et en adoptant certaines mesures de sécurité.

FAIRE PREUVE DE PRUDENCE

Les principales mesures de sécurité sont :

  • Ne pas partager ses mots de passe ou NIP avec une autre personne (76 % des sondés);
  • Vérifier souvent ses soldes de comptes (74 %);
  • Ne pas cliquer sur des liens et ne répondre à aucune action requise jusqu’à ce que la source de provenance soit identifiée et légitime (70 %);
  • Déchiqueter tous ses reçus, copies de factures, formulaires, etc. afin de protéger ses renseignements personnels (62 %);
  • Changer régulièrement ses mots de passe et NIP (44 %);
  • Utiliser l’authentification à deux facteurs pour une sécurité accrue (34 %);
  • Utiliser un gestionnaire de mots de passe pour créer des mots de passe forts et uniques pour tous ses comptes (25 %).

Malgré ces mesures de protection, l’enquête d’opinion révèle que quatre Québécois sur 10 (43 %) commettent encore des imprudences, par exemple en notant leurs mots de passe dans un cahier ou en les enregistrant dans leur téléphone portable.

Le sondage a été réalisé en ligne par Environics Research Group auprès de 1 432 Canadiens âgés de 18 ans ou plus et résidant dans l’ensemble du Canada. Leurs réponses ont été recueillies entre le 1er et le 6 février 2019.

De nouvelles ressources antifraude pour les courtiers hypothécaires

Le Conseil canadien des autorités de réglementation des courtiers hypothécaires (CCARCH) entend « améliorer la protection des consommateurs en renforçant leur sensibilisation aux risques de fraude hypothécaire ». Et il veut également que les courtiers hypothécaires adoptent de nouvelles stratégies antifraude.

« Nous avons réalisé une analyse par territoire de compétence des stratégies antifraude actuelles et consulté les principaux intervenants concernant le rôle du CCARCH dans la lutte contre ce phénomène. Nous avons constaté à cette occasion le besoin d’une information contre la fraude qui soit pertinente pour chaque client et chaque courtier hypothécaire au Canada, quelle que soit la législation précise régissant le courtage d’hypothèques dans sa province », indique Charles Stevenson, président du comité relatif à la fraude hypothécaire du CCARCH.

Les clients hypothécaires peuvent désormais consulter le site web du Conseil pour obtenir de l’information fiable sur ce qu’est la fraude hypothécaire (en anglais seulement), la façon de la détecter et la voie à suivre pour signaler un cas soupçonné de fraude (en anglais). Les courtiers en hypothèques peuvent eux aussi consulter le site pour mieux savoir quelles sont leurs responsabilités dans ce domaine (en anglais) et en apprendre davantage sur les conséquences de la fraude.

« Offrir une protection accrue aux consommateurs est une priorité stratégique importante du Conseil », explique Alaina Nicholson, présidente du CCARCH, qui souligne que l’organisme s’est engagé à « promouvoir une approche réglementaire commune et des normes uniformes pour les courtiers hypothécaires ».

La rédaction