Un Québécois sur trois vit d’un chèque de paie à l’autre

Par La rédaction | 6 septembre 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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cheque with pen for business concept

De nombreux employés québécois continuent à vivre d’un chèque de paie à l’autre, révèle un sondage publié aujourd’hui par l’Association canadienne de la paie.

Ainsi, 34 % d’entre eux indiquent vivre d’un chèque de paie à l’autre, et ce, malgré les signes d’amélioration économique observés au cours de l’année écoulée. Bien que cette situation soit préoccupante, l’ACP relève qu’il s’agit du plus bas taux à l’échelle nationale, puisque 47 % des travailleurs au pays affirment qu’ils éprouveraient des difficultés à honorer leurs obligations financières si leur paie était retardée ne serait-ce que d’une semaine.

Et la proportion est encore plus élevée chez les membres de la génération Y qui sont dans la trentaine (55 %) ainsi que parmi la génération X aujourd’hui dans la quarantaine (51 %), souligne l’Association.

BEAUCOUP DE DÉPENSES, PEU D’ÉPARGNE…

Le sondage montre également qu’à l’échelle nationale, 41 % des employés dépensent la totalité de leur paie nette, voire davantage (30 % au Québec). La principale cause invoquée pour justifier l’augmentation des dépenses est la hausse du coût de la vie. Résultat, 42 % des répondants (39 % au Québec) disent épargner 5 % ou moins de leurs revenus, ce qui est inférieur aux 10 % généralement recommandés par les planificateurs financiers.

Pour illustrer à quel point certains employés ont les mains liées financièrement, l’ACP indique que près du quart d’entre eux (22 %) seraient incapables de trouver 2 000 dollars en l’espace d’un mois pour faire face à une urgence. Là encore, le Québec fait (un peu) mieux que le reste du Canada puisque ce pourcentage y est de « seulement » 17 %, soit le plus bas au pays.

Curieusement, bien que le niveau d’endettement des Canadiens soit de plus en plus élevé, seuls 20 % des Québécois se sentent écrasés par ce fardeau, alors que la moyenne nationale se situe à 35 %.

ET UN FORT TAUX D’ENDETTEMENT

Tandis que près du tiers (31 %) des répondants d’un océan à l’autre affirment que leur niveau d’endettement a augmenté au cours de l’année écoulée, seul le quart (24 %) des employés québécois reconnaissent être dans la même situation. Dans le même temps, la proportion de ceux qui croient que le remboursement de leurs emprunts ou de leurs cartes de crédit exigera plus de 10 ans a atteint le niveau record de 42 % à l’échelle nationale (contre 36 % en 2016). À noter que 12 % des sondés pensent même qu’ils ne réussiront jamais à se débarrasser de leurs dettes.

Au total, 94 % des personnes interrogées se disent endettées. Les dettes les plus courantes sont, dans l’ordre, l’emprunt hypothécaire (28 %), les cartes de crédit (17 %), le prêt auto (18 %) et la marge de crédit (17 %). Sans surprise, à cause du prix élevé des propriétés dans certaines régions, les répondants sont plus nombreux que jamais (32 %) à avoir du mal à rembourser l’hypothèque de leur résidence principale. Pour la première fois depuis neuf ans que le sondage existe, ce poste de dépense a surpassé les cartes de crédit comme étant la dette la plus difficile à rembourser, souligne l’ACP.

Nombre de répondants jugent que leur surendettement est principalement causé par l’augmentation des dépenses globales, elle-même entraînée par une augmentation du coût de la vie (32 %) et par des dépenses imprévues (25 %). En dépit de leur précarité financière, 26 % d’entre eux sont d’ailleurs d’avis qu’avoir un meilleur salaire leur permettrait d’accéder au bien-être financier, par rapport à 19 % qui préconisent plutôt une réduction de leurs dépenses.

UN DÉPART À LA RETRAITE PLUS TARDIF

En matière de planification de la retraite, le Québec parvient à s’en sortir un peu mieux que ses voisins. En effet, seuls 16 % des employés, soit le plus bas taux au pays, n’y ont pas encore fixé leur âge de départ à cause d’un manque d’épargne, comparativement à 24 % dans l’ensemble des provinces et territoires. Les répondants québécois sont aussi 18 % (13 % à l’échelle nationale) à affirmer que le report de leur retraite est d’abord attribuable au fait que leurs placements n’ont pas offert les rendements qu’ils anticipaient.

Près de la moitié des travailleurs canadiens (46 %) déclarent par ailleurs qu’ils devront travailler plus longtemps que ce qu’ils croyaient il y a cinq ans, car ils « n’économisent pas suffisamment ». Ce constat est corroboré par un autre résultat indiquant que 74 % des Canadiens (et 73 % des Québécois) ont épargné le quart ou moins de leur objectif d’épargne-retraite. Et même chez ceux qui s’approchent de la retraite (50 ans et plus), l’APC dit observer « avec inquiétude » que 47 % des répondants n’ont toujours pas mis de côté le quart des fonds nécessaires. Résultat : l’âge moyen visé pour la retraite est désormais de 61 ans au pays et, pour assurer leurs vieux jours, près d’un tiers des sondés au Québec (46 % dans l’ensemble du pays) indiquent avoir besoin de se constituer un pécule d’au moins un million de dollars.

Le sondage a été mené en ligne par Framework Partners entre le 27 juin et 5 août auprès de 4 766 employés d’un océan à l’autre travaillant dans « un large éventail de secteurs industriels ». Sa marge d’erreur est de plus ou moins 1,3 %, 19 fois sur 20.

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