Une année (encore) meilleure pour les grandes banques?

Par La rédaction | 24 février 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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La CIBC ouvrait jeudi la saison des résultats du premier semestre 2017, rapportant un profit net de 1,407 milliard de dollars, comparativement à 982 M$ au trimestre correspondant de l’exercice précédent. Et les autres institutions financières ne devraient pas demeurer en reste.

C’est, du moins, ce qu’on peut lire dans cette analyse du Globe and Mail sur les perspectives financières des six grandes banques canadiennes pour 2017.

Des perspectives bien plus optimistes qu’elles ne l’étaient à pareille époque l’an dernier, affirme l’auteur de l’article. Il y a un an, les prix du baril de pétrole avaient chuté à près de 30 $US (39 $CA), plongeant les portefeuilles liés à l’énergie dans l’incertitude. Et encore… la Grande-Bretagne n’avait toujours pas décidé de quitter l’Union européenne et les électeurs américains n’avait pas envoyé Donald Trump à la Maison-Blanche!

Les banques avaient livré de solides résultats au quatrième trimestre 2016, tous en hausse comparativement à l’exercice précédent. Les bénéfices semblaient avoir été portés par les activités de financement des entreprises, les efforts de réduction des coûts et l’adoption de nouvelles technologies, analysait alors Pierre Chaigneau, professeur au département de finance de HEC Montréal.

Mais les grandes institutions financières s’étaient depuis faites plutôt discrètes quant à leurs prévisions 2017. Les nouveaux résultats, dont l’annonce va s’échelonner jusqu’au 2 mars prochain, devraient rassurer tout le monde, croit le Globe and Mail, qui se fonde sur le rebond des prix du pétrole et la promesse d’une hausse des taux d’intérêt au Canada et aux États-Unis pour tirer ces conclusions.

Une analyse appuyée par ailleurs par Robert Sedran, analyste à Marchés mondiaux CIBC, qui indique attendre « de bonnes choses » dans une note de recherche.

TROIS INDICATEURS À SURVEILLER

Quelques ombres planent cependant au tableau. L’endettement élevé des consommateurs reste un facteur d’inquiétude. La volatilité qui persiste dans les provinces pétrolières également, ainsi que la surévaluation des marchés du logement à Toronto et à Vancouver, qui font craindre à tout moment un effondrement de la bulle immobilière.

Comment se faire une idée plus précise de ce à quoi ressemblera l’année? L’article pointe trois variables à surveiller. D’abord, la hausse ou non des dividendes versés aux actionnaires ce trimestre. La CIBC vient d’annoncer trois cents d’augmentation sur chaque action ordinaire par rapport au trimestre précédent, la même hausse qu’au quatrième trimestre 2016.

Que feront les autres? Les analystes croient que les dividendes resteront modestes tout au long de l’année, du fait que la croissance du pays ne décolle pas.

La capacité des Canadiens et des entreprises à rembourser leurs crédits fait aussi partie des incertitudes, notamment en Alberta. Certes, le cours du pétrole est reparti à la hausse, mais les investisseurs surveilleront attentivement les mises à jour des banques sur la santé des prêts aux entreprises dans le secteur de l’énergie, les signes de hausse de la délinquance sur les prêts personnels ou la dette de carte de crédit ou tout ralentissement du taux de croissance des prêts hypothécaires.

Enfin, l’activité au sein des divisions des marchés des capitaux sera scrutée à la loupe. La hausse des taux d’intérêt et la forte remontée des marchés boursiers après les élections aux États-Unis y ont entraîné une plus grande activité ces derniers mois. Reste à savoir si les résultats des banques, tant pour le premier trimestre que pour l’année 2017, en profiteront.

Optimistes, les analystes soulignent que deux des plus grandes institutions financières américaines, JP Morgan Chase et Bank of America, ont offert de très bons résultats provenant des titres à revenu fixe au cours de leur quatrième trimestre fiscal, ce qui est considéré comme un signe encourageant.

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