Une application pour faciliter l’accès aux Normes d’hypothèses de projection

Par Denis Preston | 15 février 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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L’une de nos tâches consiste à faire des projections pour nos clients qui reflètent les normes en vigueur dans l’industrie, que ce soit pour illustrer l’accumulation en vue de la retraite ou l’accumulation de la valeur de rachat d’un contrat d’assurance.

Pour nous appuyer, l’IQPF et le Financial Planning Standards Council (FPSC) ont lancé une application des Normes d’hypothèses de projection. La version web est disponible à app.iqpf.org. L’application est également offerte dans le Apple Store pour les appareils iPhone et iPad (cherchez tout simplement « IQPF ») et sur Google Play pour les appareils Android.

Elle contient le contenu théorique des Normes d’hypothèses de projection et des calculateurs pour l’inflation, le rendement, l’accumulation de capital et l’espérance de vie. Le tableau 1 reproduit le résultat obtenu à l’aide du calculateur de rendement pour un fonds commun de placement (FCP) équilibré.

LES HYPOTHÈSES DE RENDEMENT

Les hypothèses de rendement ont été établies en combinant les hypothèses de la RRQ, du RPC, de l’enquête annuelle des gestionnaires de Towers Watson, de l’indice d’Aon Hewitt et des rendements historiques des 50 dernières années des indices suivants : S&P / TSX (actions canadiennes), DEX Universe Bond MC (obligations canadiennes), DEX bons du Trésor 91 jours ajustés pour l’inflation.

LES FRAIS

Pour obtenir le rendement net, il faut soustraire les frais de gestion des placements. Selon le type de gestion utilisé (directe, mutualisée, privée, etc.), ces frais peuvent facilement varier.

Par exemple, si le client a besoin de fonds distincts parce qu’il recherche une protection contre des créanciers, ses frais de gestion seront plus élevés, surtout s’il désire que 100 % de ses primes soient versées au bénéficiaire du contrat à son décès (la garantie de base est de 75 %). Ainsi, ses frais pourraient être de 2,8 % au lieu de 1,8 %. Le rendement net de l’exemple précédent deviendrait alors 2,5 %.

À l’inverse, si le client a accès à une catégorie de fonds ou une gestion ayant des frais moindres, la projection principale pourrait se faire à un taux plus élevé. L’application développée par l’IQPF et le FPSC permet d’illustrer l’impact d’un écart de rendement (ou de frais) de plus ou moins 1 % comparativement au scénario principal.

Enfin, les hypothèses ne sont pas ajustées pour refléter le potentiel de valeur ajoutée du gestionnaire ni pour tenir compte d’une éventuelle diminution de valeur découlant de la gestion active. D’ailleurs, en moyenne, les gestionnaires obtiennent le rendement des marchés. De plus, le rendement passé d’un fonds n’est pas un indicateur de son rendement futur ni de son futur classement en matière de quartile[1].

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LES ILLUSTRATIONS DE POLICES D’ASSURANCE SUR LA VIE

Les polices d’assurance vie avec valeur de rachat correspondent à des besoins de certains clients. Mais le calcul des frais des polices d’assurance vie universelle est plus complexe. Les assureurs publient souvent leurs frais sur une base journalière. Par exemple, des frais journaliers de 0,0114 % équivalent à des frais annuels de 2,89 %, puisqu’il y a environ 250 jours boursiers par an.

De plus, il faut vérifier :

  • si le rendement des comptes indiciels inclut les dividendes (sinon cela augmente indirectement les frais de 2 à 3 %);
  • si les frais facturés par l’assureur s’ajoutent aux frais des fonds pour les comptes dits gérés;
  • si les coûts d’assurance sont comparables aux autres contrats d’assurance. Certains assureurs augmentent leurs coûts pour diminuer leurs frais de gestion.

Le calcul des frais des polices d’assurance vie entière avec participation est encore plus complexe parce que le fonctionnement d’un compte de participation ressemble un peu à une boîte noire. Mais il est possible de calculer la partie rendement net en utilisant la répartition d’actifs du fonds de capitalisation de l’assureur choisi, comme le démontre le tableau 2.

Donc, même si l’assureur publie un rendement plus élevé, par exemple 5,9 %, demandez des illustrations effectuées avec un taux inférieur de 2 % (5,9 % – 3,9 %). Sinon, vous risquez de fournir à vos clients des illustrations qui ont peu de chance de se produire à long terme.

Denis Preston

Denis Preston

Denis Preston, CPA, CGA, FRM, Pl. Fin., est formateur et consultant.

[1] Pour plus d’informations sur ce sujet, vous pouvez consulter, entre autres, Does Past Performance Matter ? The Persistence Scorecard, de S&P Dow Jones Indices.


• Ce texte est paru dans l’édition de février 2016 de Conseiller. Il est aussi disponible en format PDF. Vous pouvez également consulter l’ensemble du numéro sur notre site Web.

Denis Preston