Une diversification élargie s’impose (EN FRANÇAIS)

Par Nicolas Ritoux | 21 juillet 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
3 minutes de lecture
Crayons de couleurs répartis dans des cases.
Photo : yipengge / iStock

Plus que jamais, il faut multiplier les paniers où mettre ses œufs, croit Luc de la Durantaye, stratège en chef et chef des investissements à Gestion d’actifs CIBC.

Cliquez ici pour entendre l’entrevue complète en baladodiffusion sur Gestionnaires en direct, de la CIBC

« Nous anticipons une reprise économique très graduelle dans les 12 à 18 prochains mois, alors que les économies du monde poursuivent leur réouverture et que leur activité se normalise. Tout cela est soutenu par des politiques monétaires et fiscales sans précédent dans notre histoire, avec des taux d’intérêt excessivement bas et un important soutien gouvernemental aux consommateurs et aux entreprises », dit Luc de la Durantaye.

L’aspect épidémiologique sera bien sûr très important, reconnaît-il.

« De plus en plus de thérapies sont développées pour traiter la COVID-19, ce qui a atténué son effet sur les hospitalisations et sur l’économie. La recherche d’un vaccin se fait de façon accélérée si bien que les marchés entrevoient la possibilité d’avoir des remèdes contre le virus et de se réengager dans l’économie. C’est sûr qu’il y a encore un risque d’augmentation des infections, on le voit dans certains États américains qui ont rouvert trop rapidement, mais nous pensons que les répercussions seront moins grandes que celles qu’on a vues en mars-avril. On a appris et on sait mieux comment se comporter face à la pandémie : porter un masque, respecter les distances sociales. On peut contrôler la pandémie sans avoir à fermer l’économie au complet, et cela nous fait croire que la reprise peut se poursuivre sur ce mode », explique Luc de la Durantaye.

DIVERSIFIER DAVANTAGE

Dans ce contexte, l’économiste recommande de diversifier encore plus que d’habitude, surtout pour les investisseurs qui avaient opté pour un portefeuille équilibré. Il est temps selon lui d’aller au-delà des actions et des obligations.

« Le défi actuel des portefeuilles équilibrés est que leur portion obligataire jouera moins son rôle stabilisateur dans les deux à trois prochaines années en raison des taux d’intérêt qui seront très bas. Les obligations gouvernementales gagnaient en valeur quand il y avait des corrections boursières, tout en offrant un rendement, bon an mal an. Mais leur rendement est proche de zéro et il faut donc trouver des remplaçants », pense l’expert.

Sans se débarrasser complètement des obligations gouvernementales, il recommande d’explorer les obligations de sociétés « de haute qualité », surtout celles qui profitent du soutien des banques centrales. Il mentionne aussi l’or, qui aura un potentiel à la hausse moins grand que dans les dernières années mais jouera un rôle de diversification « très utile ».

Enfin, Luc de la Durantaye évoque les pays émergents, en tout cas certains, qui ont des taux d’intérêt élevés et un endettement moindre que les pays développés, ce qui crée selon lui de belles occasions tant parmi leurs obligations que leurs actions.

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.

Nicholas Ritoux

Nicolas Ritoux

Nicolas Ritoux est journaliste indépendant. Il collabore à Conseiller.ca depuis 2009.