Une fraude record dans la région de Waterloo

Par La rédaction | 23 octobre 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Qualifié de « menteur pathologique » par le juge Tony Scarica, Daniel P. Reeve a finalement été reconnu coupable, le 12 octobre dernier, dans ce qui représente à ce jour le plus gros cas de fraude financière de la région de Waterloo.

L’ex-conseiller en placement et auteur financier était accusé d’avoir détroussé 41 investisseurs de 10 millions de dollars lorsque son procès a débuté en 2015, rapporte CTV News. Il avait été arrêté en 2012 et restait détenu depuis ce temps. Au total, les clients touchés par cette fraude avaient investi 12 M$ avec lui, mais n’en ont récupéré que deux millions.

L’argent aurait servi à maintenir le stratagème à la Ponzi et à payer pour le train de vie de Daniel P. Reeve. Ce qui n’est pas peu dire, considérant qu’en plus de sa vaste demeure près d’Elora, il possédait une grande limousine avec chauffeur et plusieurs autres automobiles de luxe, comme une BMW 740 évaluée à 100 000 dollars, deux Escalades, un Land Rover et une Porsche, révèle The Record.

DE CONSEILLER À FRAUDEUR

M. Reeve était propriétaire de plusieurs compagnies dans la région de Waterloo, comme DPR Financial Inc., Jakobstettel Properties Inc., Reeve Hotels & Resorts Inc. et Millionaire Mortgage Inc. Il était aussi l’auteur de pas moins de sept livres de conseil financier.

Au départ, note David Paddon, de La Presse Canadienne, le conseiller vendait des produits légitimes, tels des fonds communs de placement ou des assurances. Il a toutefois perdu en 2007 son permis de vente d’assurances et a cessé l’année suivante de se présenter comme planificateur financier, ce qu’il n’a pas dit à ses clients. Ceux-ci, satisfaits de ses services jusqu’à ce moment, sont restés avec lui.

Mal leur en a pris… M. Reeve a commencé à rediriger ces investisseurs vers des projets qu’il développait lui-même, comme des restaurants et des hôtels. Il présentait ces investissements comme comportant peu ou pas de risques, alors que ces projets de développements étaient mal conçus et risqués. L’argent s’est littéralement envolé à partir de ce moment.

DES MILLIONS ENVOLÉS EN FUMÉE

Les clients possédaient des niveaux de connaissance des finances et d’éducation variés, montrant bien qu’il n’y a pas que les néophytes qui se font prendre.

Une enseignante retraitée a perdu 250 000 dollars dans des investissements supposément peu risqués. Le propriétaire d’une firme internationale de transport par camions s’est aussi fait flouer de 683 000 dollars, alors qu’une infirmière, elle aussi à la recherche de placements peu risqués à la suite du décès de son mari, a perdu 775 000 dollars dans la mésaventure.

Pour Tyler Fleming, directeur du bureau d’enquête de la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario, il s’agit d’une autre preuve qu’il faut continuer à éduquer les investisseurs contre les risques de fraude. Les conseillers peuvent d’ailleurs jouer un rôle à cet égard en mettant leurs propres clients en garde.

SIGNAUX D’ALARME

Tyler Fleming propose de leur rappeler que certaines affirmations ou demandes de la part de quelqu’un qui propose des investissements devraient amener les investisseurs à se méfier :

  • Les promesses de forts rendements en échange de peu ou pas de risques. Il y a généralement une corrélation assez proportionnelle entre le niveau de risque et l’espérance de rendement.
  • Les avis basés sur de supposés « tuyaux » ou informations privilégiées. De deux choses l’une, soit elles sont fausses, soit elles sont illégales et pourraient causer des ennuis judiciaires au client dans des cas de délits d’initié.
  • La pression pour acheter ou décider rapidement.
  • L’absence d’inscription avec une commission mobilière provinciale ou un autre régulateur des services financiers.

Donner de bons conseils à vos clients sur ce plan et leur communiquer les sites ou les numéros de téléphones où ils peuvent appeler s’ils ont des doutes ou des questions pourrait aider à prévenir quelques cas de fraude.

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