Une fraude « rocambolesque »

Par La rédaction | 1 Décembre 2016 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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La diffusion de deux communiqués mensongers attribués au groupe français Vinci a fait dégringoler son action en Bourse la semaine dernière et entraîné l’ouverture d’une enquête, rapporte l’Agence France-Presse.

Un premier communiqué, annonçant une révision des comptes financiers de la firme spécialisée dans les travaux publics et le renvoi de son directeur financier après la découverte de supposées erreurs comptables, a provoqué tout un désordre mardi sur la place boursière parisienne.

La confusion a été d’autant plus grande qu’un faux démenti a été publié une demi-heure plus tard, après que l’action du groupe eut dévissé de près de 19 %, réduisant d’environ six milliards d’euros (8,5 G$ CAD) sa valeur en Bourse, tombée à 30 milliards (42,5 G$ CAD).

UN ÉVÉNEMENT « ROCAMBOLESQUE »

Ce démenti bidon a ensuite été suivi d’un autre, authentique cette fois, de Vinci. Mais au bout du compte, le titre a quand même perdu 3,76 % et, lundi soir, la valorisation de la société s’élevait à 35,945 milliards.

Les faux communiqués ont été mis en ligne sur un site Internet miroir, c’est-à-dire l’exacte réplique du vrai site de Vinci mais avec une fausse adresse électronique, en l’occurrence vinci.group au lieu de vinci.com, précise l’AFP.

Après cet événement, qualifié d’« invraisemblable » et de « rocambolesque » par les médias français, le parquet national financier (PNF) a décidé d’ouvrir une enquête pour « diffusion d’informations fausses ou trompeuses de nature à agir sur les cours ».

L’enquête a été déclenchée dès la révélation de l’affaire, sans attendre le dépôt d’une plainte vendredi par Vinci, a indiqué le PNF. Les investigations qui seront menées devront déterminer dans quelles conditions les deux faux communiqués émis au nom de Vinci ont pu être diffusés à la presse, dans quels buts, et avec quel impact sur le cours de son titre, indique l’AFP.

À QUI PROFITE CETTE AFFAIRE?

Les grandes entreprises mondiales font régulièrement l’objet de ce type d’attaques, « dont les motivations sont diverses », souligne l’AFP. Après avoir mené une enquête interne, Vinci a déclaré « ne pas avoir été victime d’un piratage informatique mais d’usurpation d’identité ».

Le groupe a annoncé qu’il avait porté plainte contre X pour « diffusion de fausses informations de nature à agir sur les cours », « escroquerie en bande organisée » et « contrefaçon d’œuvre de l’esprit ». L’affaire est donc désormais entre les mains des magistrats financiers qui, au terme de leurs travaux, pourraient décider de saisir un juge d’instruction.

Les investigations ont quant à elles été confiées à la brigade financière de la préfecture de police de Paris, qui travaillera de concert avec l’Autorité des marchés financiers. Celle-ci a en effet également ouvert une enquête sur ce « grave dysfonctionnement du marché » afin de « déterminer toutes les responsabilités » et « vérifier qui pourrait avoir tiré profit » de cette affaire en essayant de manipuler les cours de Vinci.

La rédaction