Une gestion efficace de vos placements

Par Sylvain B. Tremblay | 16 Décembre 2013 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
4 minutes de lecture

Déjà décembre. Mois de grande fébrilité s’il en est. Les interminables soirées et week-ends de magasinage, les préparatifs des réceptions, la visite…… Branle-bas de combat! Mais c’est aussi le temps de faire le bilan de la dernière année et de poser nos hypothèses de rendement pour celle à venir. Il reste aussi encore quelques jours à vos clients pour faire un peu de ménage dans leur portefeuille.

Que faire avec la distribution de fin d’année des fonds détenus dans les comptes imposables? Devrait-on vendre certains fonds pour les racheter en janvier? Y a-t-il des parts de fonds de placement libres de frais de rachat à encaisser? Ont-ils réalisé des gains en capital en 2013? Peut-on encore réduire la facture fiscale?

Je m’attarderai plus particulièrement à répondre aux deux dernières questions. Depuis quelques années, certains gestionnaires négocient les titres en portefeuille plus fréquemment (taux de roulement élevé), avec le souci de plutôt réaliser le gain immédiatement que de le faire à long terme (buy & hold), le marché ayant été caractérisé par une plus grande volatilité depuis les cinq dernières années qu’au cours des cinq premières années de la décennie.

À lire : Soyez un gestionnaire à valeur ajoutée

Sylvain B. Tremblay

Quoiqu’étant profitable, cette procédure n’engendre pas que des avantages. En effet, un roulement plus élevé des titres en portefeuille dans le but de réaliser les gains plus tôt que tard implique nécessairement un accroissement de la facture fiscale. Existe-t-il un moyen de réduire cette facture? Tout comme il est possible de réaliser un gain sur titre en provoquant sa disposition, il est aussi possible de réaliser une perte. Pourquoi conserver en portefeuille des pertes potentielles et assumer une facture d’impôt sur disposition de titres à gain quand il est possible d’en annuler une partie voire la totalité?

Prenons par exemple la vente d’un lot d’actions de BCE inc. en 2013 qui permet la réalisation d’un gain de 35 000 $. Le détenteur de ce compte de placement aura alors une facture supplémentaire approximative d’impôts de 8 500 $ à assumer au 30 avril 2014. Supposons maintenant que ce portefeuille contienne une position dans Barrick Gold affichant une perte non réalisée de 25 000 $. Si, plutôt que de conserver le titre de Barrick, le client décidait d’en disposer et ainsi réaliser la perte de 25 000 $, il verrait sa facture fiscale diminuer de plus de 6 000 $. Le jeu en vaut donc la chandelle…

Cette procédure suppose que le titre ainsi vendu n’est toutefois pas racheté avant 30 jours. Pendant cette période proscrite, il peut très bien s’apprécier, privant alors notre épargnant d’un redressement éventuel de son placement. Une façon de contourner ce problème consiste à investir le produit de la vente réalisée sur le titre dans un élément similaire. Il existe en effet toute une panoplie d’indices et de sous-indices qui peuvent servir de titres de remplacement afin de combler cet éventuel déficit. Dans le cas qui nous concerne, notre épargnant pourrait simplement remplacer Barrick Gold par un FNB de type S&P/TSX Global Gold Index (XGD) afin de combler son désir d’exposition au secteur aurifère pendant la période de « silence radio ». Il pourra alors vendre son indice après cette période, racheter Barrick, et le tour est joué.

Avant de procéder à de pareilles manœuvres, il faudra bien sûr en évaluer la pertinence par rapport au coût des opérations. Autre facteur à considérer, le mois de décembre est amputé de quelques jours ouvrables, alors assurez-vous de bien planifier vos dates de transaction ou de règlement. Parce que c’est toujours difficile d’apprendre à un client que nous ne pourrons pas livrer ce que nous lui avons promis.


…Sylvain B. Tremblay, Adm.A., Pl. Fin., vice-président, Gestion privée, Optimum Gestion de placements inc.

À lire : Perdre de l’argent avec les obligations

Sylvain B. Tremblay