Une première banque islamique en France

Par La rédaction | 16 septembre 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Il y a quelques jours, la première agence de « finance islamique » a ouvert ses portes à Chelles, dans la banlieue de Paris, rapporte Le Parisien.

C’est la société NoorAssur, présente sur le Web depuis 2012, qui a lancé cette initiative et le succès semble au rendez-vous puisqu’elle revendique déjà 8 millions d’euros (12 millions de dollars) d’épargne collectés et 3 000 clients (95 % de particuliers et 5 % d’entreprises) à qui elle propose divers services « charia-compatibles ».

Toutefois, précise le journal, il ne s’agit pas d’une banque au sens traditionnel du terme, car il n’est pas possible d’y ouvrir de compte courant. « En revanche, on peut souscrire à des solutions d’épargne et d’assurance, comme une assurance vie. »

CONFORME À LA CHARIA

De plus, quelques autres produits ciblent plus précisément la communauté musulmane, « comme une assurance annulation rapatriement en cas de pèlerinage à La Mecque ou un contrat de responsabilité civile professionnelle “spécial mosquée” ».

Tous les placements sont « charia-compatibles », c’est-à-dire qu’ils n’entrent pas en contradiction avec les préceptes de l’islam (voir l’encadré ci-dessous).

« Ce que nous proposons, c’est une alternative à la finance traditionnelle et une possibilité pour les musulmans de France de placer leur argent en accord avec leurs convictions religieuses. Mais nous ne nous adressons pas qu’à eux, d’ailleurs 15 % de nos clients ne sont pas de confession musulmane », explique au Parisien Mourad Chabchoub, directeur de l’agence de Chelles.

100 AGENCES D’ICI DEUX ANS

Selon le responsable, la formule intéresse un grand nombre de personnes. « Sur notre site Internet, nous recevons habituellement de 1 000 à 1 200 demandes de rendez-vous par mois. Après l’annonce de notre ouverture la semaine dernière, nous avons reçu 350 appels en deux jours », se félicite-t-il.

La société a prévu d’ouvrir une vingtaine d’autres agences en France d’ici à la fin de 2016 et une centaine d’ici deux ans.

Un marché de 150 milliards de dollars

La « finance islamique » doit respecter la loi de la charia et « interdit la spéculation, le recours aux taux d’intérêt, qui sont assimilés à l’usure, les produits ayant une incertitude excessive ou les investissements considérés comme nuisibles à la société (tabac, alcool, armement, pornographie ou jeux d’argent) », détaille Le Parisien.

En France, où vivent de quatre à six millions de musulmans, le marché potentiel est estimé à 100 milliards d’euros (150 milliards de dollars), dont 7 G€ pour l’épargne et 7 autres pour le financement immobilier.


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