Une demeure sur dix revendue en moins de deux ans

Par La rédaction | 4 mai 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Montréal : hausse des ventes résidentielles

Le gain médian pour ces reventes rapides se monte à 3,5 %.

Au cours des dernières années, dans le secteur des copropriétés, des hausses de prix majeures ont été notées dans les régions de Vancouver et Toronto, ce qui a permis à certains des acheteurs de faire d’importants profits au moment de la revente, et ce, après peu de temps de possession. Cette tendance a d’ailleurs amené son lot de spéculation sur ces marchés.

JLR a cherché à savoir si le même constat pouvait être fait sur le marché immobilier québécois, mais sa récente étude conclut qu’il n’en est rien.

Afin d’obtenir un bilan de la situation des reventes après un court délai de possession, JLR a analysé les transactions de copropriétés effectuées au cours des dernières années. Son étude porte sur les copropriétés acquises en 2014 ou 2015 et revendues au plus tard le 31 décembre 2017 selon les actes publiés au Registre foncier du Québec. Un délai minimum de 120 jours entre les deux transactions devait être enregistré pour que l’habitation soit comptabilisée dans les statistiques.

Selon les données colligées, 59 300 ventes de copropriétés de plus de 80 000 $ ont été enregistrées en 2014 ou 2015 dans la province. De ce nombre, 6 059 (10 %) ont été revendues avant 2018. Le temps moyen entre les deux transactions était de 791 jours, soit environ deux ans.

Il s’avère que la majorité des propriétaires ont pu revendre à un prix supérieur au montant déboursé pour l’achat. Au total, 40 % des vendeurs ont profité d’une hausse de prix de plus de 5 % et 27 % d’entre eux, d’une augmentation de prix plus modérée, entre 1 % et 5 %. Cependant, 6 % des vendeurs ont dû se départir de leur copropriété pour un montant égal et 27 % pour un montant inférieur au prix d’achat.

Les variations calculées ne prennent cependant pas en compte les droits de mutation, les frais de notaire, les frais de courtage, la prime d’assurance hypothécaire et autres frais de démarrage, s’il y a lieu, prévient JLR. Ainsi, si la mise de fonds payée par le vendeur était faible, il est possible, étant donné les autres coûts à payer, que la transaction ne permette pas au vendeur de rembourser l’entièreté de son prêt hypothécaire dans le cas où la vente a été effectuée à un coût similaire ou inférieur au prix d’acquisition.

Lorsqu’une propriété est saisie et que le créancier doit la revendre, le prix de vente de celle-ci est souvent inférieur à son prix d’achat, note par ailleurs l’étude. Ce phénomène se confirme dans les résultats obtenus dans la présente analyse. Parmi les habitations sélectionnées, 143 ont été revendues par le créancier, ce qui constitue environ 2 % des transactions. Par contre, celles-ci représentaient 33 % des reventes à perte de plus de 10 %.

JLR conclut que depuis le début de 2018, la croissance des prix et des ventes de copropriétés se poursuit, ce qui pourrait permettre à davantage de ménages de revendre à un prix supérieur au montant déboursé pour l’achat au cours de la prochaine année. La situation diffère cependant grandement d’une région à l’autre, d’une copropriété à l’autre. Au bout du compte, lorsqu’on désire acquérir une propriété pour un court laps de temps, il vaut mieux faire une analyse complète de la situation, car il existe bel et bien un risque de revendre à perte. La possession durant un plus grand nombre d’années est habituellement plus intéressante financièrement.

La rédaction