Unis pour protéger les conseillers

Par La rédaction | 18 novembre 2015 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Le Conseil des professionnels en services financiers (CDPSF) et la section montréalaise de lAssociation of Certified Anti-Money Laundering Specialists (ACAMS Montréal) ont annoncé hier leur intention d’« unir leurs efforts » dans la lutte contre le recyclage des produits de la criminalité et le financement des activités terroristes.

Ce phénomène représente un « risque majeur pour les professionnels de l’industrie des services financiers », souligne un communiqué conjoint du Conseil et de la section ACAMS Montréal. D’où l’importance de ce nouveau partenariat, réalisé parce que les deux organisations ont des missions « complémentaires ».

L’enracinement au Québec du CDPSF, avec ses 20 vingt délégations régionales, et l’expertise qu’il a développée en matière de formation continue sur le blanchiment d’argent, seront « un bon complément » pour l’ACAMS, peut-on lire dans le communiqué.

ASSURER LA PROTECTION DES PROFESSIONNELS

« La lutte contre le blanchiment d’argent est un enjeu incontournable, car les risques sont majeurs à la fois pour les institutions financières et pour les gens qui y travaillent », justifie Linda Caron, coprésidente de la Section ACAMS Montréal.

En effet, poursuit-elle, « dans bien des cas, les gens sont habités par un faux sentiment de sécurité. Ils méconnaissent les risques qu’ils prennent, et ce, même s’ils sont de bonne foi ».

« La mission du Conseil est d’assurer notamment la protection de tous les professionnels en services financiers, indique pour sa part Mario Grégoire, président du CDPSF. En ce sens, le recyclage des produits de la criminalité, et ses conséquences potentiellement terribles pour les professionnels qui peuvent s’y trouver piégés, constituent une menace de premier ordre pour nos membres. »

Mario Grégoire

« UN OUTIL DE SENSIBILISATION EXTRAORDINAIRE »

Interrogé par Conseiller.ca sur les dangers spécifiques auxquels sont exposés les conseillers dans ce contexte, Mario Grégoire précise qu’« au-delà des sanctions criminelles qui peuvent être retenues contre eux pour blanchiment d’argent, il y a aussi le risque de réputation pour l’ensemble de la profession, qui est potentiellement dévastateur ».

« Lorsqu’un professionnel en services financiers est trouvé coupable de recyclage des produits de la criminalité ou de financement d’activités terroristes, cela porte nécessairement ombrage à l’ensemble de la profession », insiste-t-il.

« L’union avec ACAMS Montréal est un outil de sensibilisation extraordinairement stratégique », dit le patron du CDPSF.

LES CONSEILLERS, JOUEURS CLÉS EN MATIÈRE DE PRÉVENTION

De son côté, Éric Lachapelle, coprésident de la section ACAMS Montréal et chef de la conformité Lutte au blanchiment d’argent pour le Mouvement Desjardins, se félicite lui aussi du partenariat avec le Conseil.

« La mission de notre organisation est de partager les saines pratiques en matière de recyclage des produits de la criminalité et de financement des activités terroristes, explique-t-il. Or, les conseillers de l’industrie financière sont des joueurs clés dans la prévention de ces activités, et surtout pour faire en sorte d’éviter les conséquences terribles de ces activités », explique-t-il en entrevue avec Conseiller.ca.

« Une meilleure proactivité des conseillers fera une différence et, dans ce sens, le CDPSF peut nous permettre de faire rayonner davantage ces saines pratiques », conclut le dirigeant.

Un colloque au printemps 2016

Un colloque ayant pour thème « Ensemble, protégeons le professionnel en services financiers » aura lieu à Laval les 26 et 27 mai prochains pendant l’assemblée générale annuelle du CDPSF.

Organisé en partenariat avec la Section Montréal ACAMS, il devrait accueillir des « conférenciers de prestige qui seront issus notamment du domaine réglementaire et de corps policiers », selon le Conseil.

Il s’agira d’« un lieu de rencontre de choix pour tous les professionnels en services financiers qui sont exposés aux risques de blanchiment d’argent et de financement d’activités terroristes », souligne l’organisation.

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