Vaut-il mieux « sous‑profiter » ou « sur‑profiter »?

Par Soumis par Investissements Renaissance | 21 février 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
3 minutes de lecture

La réaction des marchés d’actions à l’élection de Donald Trump justifie les stratégies de type valeur, à condition de miser sur des entreprises de qualité qui ont tendance à « sous-profiter », dit Peter Hardy, gestionnaire de portefeuille, titres de type valeur, Gestion d’actifs CIBC.

Cliquer ici pour entendre l’entrevue complète en baladodiffusion sur Gestionnaires en direct.

« Depuis le 8 novembre, les perspectives de croissance de l’économie américaine restent solides; après 1,9 % au quatrième trimestre, on s’attend à voir 2,1 % cette année. Ce qui nous a surpris, c’est que les marchés d’actions ont gagné en valeur sans pour autant subir une forte volatilité », résume Peter Hardy.

Dans ce contexte, l’investissement de type valeur demeure pertinent, pense l’expert. Cela consiste à choisir les meilleurs ratios risque/rendement parmi les entreprises qui présentent de solides avantages concurrentiels.

« Nous repérons les actions qui nous permettront de rester axés sur les revenus sans trop nous exposer au risque. Notre but est d’avoir un portefeuille protégé en période de volatilité, mais qui performe bien à long terme », explique Peter Hardy.

Mais ce n’est pas tout de trouver les bonnes affaires parmi les entreprises de qualité; il faut aussi surveiller la tendance des entreprises à « sous-profiter » (under-earn) ou à « sur-profiter » (over-earn).

« Dans l’environnement actuel, certaines entreprises présentent un haut niveau de profitabilité, mais il faut prendre en compte leur performance actuelle par rapport à leur degré normal de profitabilité. Nous observons leur capacité à générer des liquidités par rapport à leur base d’actif tangible. Nous voulons savoir si elles ont tendance à sous-profiter ou à sur-profiter », dit Peter Hardy.

Les entreprises qui ont tendance à « sous-profiter » sont nombreuses dans le secteur de l’énergie et parmi les institutions financières, pense l’expert.

« Quand les prix des matières premières sont élevées, le secteur de l’énergie génère de plus en plus de liquidités. Or les prix sont bas en ce moment, ce qui rend le secteur attrayant. Quant aux institutions financières, les faibles taux d’intérêt freinent leurs capacités à accroître leurs revenus, et cela les rend également attrayantes », poursuit-il.

Cependant, les mêmes facteurs qui poussent certaines entreprises à « sous-profiter » en amènent d’autres à « sur-profiter », ce qui en fait de mauvais investissements de type valeur.

« Certains titres profitent des faibles taux d’intérêt, comme dans l’immobilier où ils ont permis de réduire les coûts d’endettement. La profitabilité des entreprises du secteur a tant augmenté que leurs dividendes ont atteint des sommets historiques. On peut donc dire qu’elles sur-profitent. »

Soumis par Investissements Renaissance