Vérifier l’identité d’un client en son absence

Par La rédaction | 6 août 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Un homme d'affaire dans un client skypant avec un client.
ammentorp / 123RF

Il est désormais tout à fait légal de vérifier l’identité d’un client hors de sa présence, signale Daniel Guillemette dans un texte publié mardi sur son profil LinkedIn.

Le président Diversico précise que cette manière de procéder est rendue possible depuis que le Centre d’analyse des opérations et déclarations financières du Canada (CANAFE) a modifié l’alinéa 64(1.4) du Règlement sur le recyclage des produits de la criminalité et le financement des activités terroristes. Entrée en vigueur le 22 juin dernier, cette modification de la loi fait aujourd’hui en sorte que « tout document utilisé par une personne ou une entité (…) doit être authentique, valide et à jour ».

Auparavant, souligne Daniel Guillemette, le libellé de cet alinéa prévoyait l’obligation d’identifier une personne au moyen d’un document original plutôt qu’authentique. « Il fallait donc être en présence du client, vérifier physiquement deux pièces d’identité et attester que nous avions fait cette vérification », rappelle-t-il.

UNE AVANCÉE POUR LES PROFESSIONNELS

Concrètement, poursuit le dirigeant, cette nouvelle disposition change beaucoup de choses pour les conseillers. Cela leur permet d’identifier un client sans avoir à se déplacer. Il suffit d’avoir accès « à un système de gestion de la clientèle équipé d’un mécanisme de visioconférence qui permette d’enregistrer des parties de conversation. »

« Vous pourrez ainsi discuter avec votre client dans une visioconférence à laquelle il peut assister à même son téléphone intelligent et lui demander de vous présenter deux pièces d’identité à l’écran. Cette portion de conversation est enregistrée automatiquement dans son dossier et le tour est joué. Vous avez maintenant une preuve que vous avez bel et bien identifié votre client et que vous respectez la réglementation du CANAFE », résume Daniel Guillemette.

Interrogé par Conseiller sur la portée de ce changement dans la réglementation, Mario Grégoire, estime que « l’intervention d’un professionnel en services financiers, notamment pour l’authentification et la validation de l’identité à l’aide de toute l’avancée des plateformes numériques et de vidéoconférences, vient alléger la qualité de services et permet d’encore mieux répondre aux exigences réglementaires et d’avoir une vigie de conformité à la fine pointe de la technologie ».

« OPPORTUNITÉS DE TRANSFORMATION »

Rappelant que « le rôle conseil est et demeurera toujours un incontournable », le président fondateur du Conseil des professionnels en services financiers (CDPSF) ajoute que cette nouvelle modification incitera le professionnel en services financiers « à se rapprocher numériquement de son client » et à s’équiper de « tous les nouveaux outils qui lui rendront la tâche plus facile dans l’ensemble de l’exercice de sa profession ».

« La révolution numérique et réglementaire offre des opportunités de transformation à tous les professionnels en services financiers. Que cela soit à travers le développement de nouveaux processus, de produits, de modèles d’affaires ou réglementaires, nos membres se doivent de maîtriser les fondamentaux de la transformation numérique », conclut Mario Grégoire.

La rédaction