Vocation : Pl. Fin

Par Hélène Roulot-Ganzmann | 15 juin 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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À 25 ans seulement, Pierre-Luc Lavoie est sorti premier de la promotion 2014 de l’Institut québécois de planification financière (IQPF) avec la note exceptionnelle de 97%. À ce titre, il a reçu des mains de la présidente de l’organisme, Nathalie Bachand, la bourse Charles-Pelletier – RBC Banque Royale.

«C’est sûr que j’ai travaillé fort, confie-t-il en entrevue à Conseiller.ca, de retour chez lui après deux jours passés au congrès de l’IQPF à Rimouski, qui se tenait les 11 et 12 juin. Je sors de l’école, je n’avais pas d’expérience du terrain. Je me suis enfermé trois mois pour réviser et ça a fonctionné. Sans doute aussi que mon tempérament, à toujours vouloir aider les gens, m’a permis de bien réussir.»

Car c’est cette propension à vouloir se mettre au service de la communauté qui a mené le jeune homme à la planification financière. Son DEC en poche, il entame des études de comptabilité à l’Université du Québec à Rimouski (UQÀR). Certes, il aimait manier les chiffres, mais ce n’était pas suffisant. Il lui manquait cette proximité avec la population. Au bout de deux sessions, il a bifurqué, puis passé l’examen de planification financière en juin 2014.

Avant même d’avoir les résultats, il s’est vu embaucher par Desjardins Vallée de la Matapédia. Il part sans hésiter s’installer à Amqui, à une heure environ de chez lui.

«Ils ont apprécié le fait que je sois investi auprès de mon milieu, croit-il. Car c’est aussi le mandat de la Caisse que de soutenir la communauté. Nos valeurs se rejoignent.»

INVESTI POUR LA CAUSE

Certains disent que les jeunes sont individualistes, mais Pierre-Luc Lavoie, quant à lui, est investi au sein du Club Lions de son village de Saint-Anaclet depuis l’âge de dix-huit ans. À titre de trésorier, bien sûr! Il œuvre aussi à l’organisation d’un défi de course à pied dont les fonds amassés viennent en aide aux groupes les plus défavorisés de sa municipalité.

«J’aime les gens. C’est dans ma nature de rendre service et d’organiser des choses, raconte-t-il. Je fais vraiment le métier que je voulais. La planification financière assouvit ce besoin chez moi.»

À ce sujet, il dit revenir du congrès de Rimouski enchanté. D’abord parce que sa première participation au rassemblement de planificateurs financiers avait lieu sur les terres qui l’ont vu naître et grandir. Ensuite parce qu’il a pu échanger avec d’autres professionnels, pour la très grande majorité plus expérimentés que lui. Mais surtout, parce que l’événement était centré sur la finance comportementale.

«C’est un des volets de mon métier qui m’intéressent particulièrement, confie-t-il. Personne n’a le même besoin, personne n’a le même rapport à l’argent. Il faut comprendre la personne qui est en face de nous pour lui proposer quelque-chose d’adapté. Un plan qu’elle va arriver à mener à bien. Quand elle sort de mon bureau avec un sourire, qu’elle est sereine, qu’elle me serre la main. Quand elle revient me voir quelques mois plus tard pour me dire qu’elle a tenu ses objectifs, que ce soit investir pour sa retraite ou acheter une résidence ou un chalet, je sens que j’ai fait la différence dans sa vie et ça fait ma journée.»

FAIRE UNE DIFFÉRENCE

Pierre-Luc Lavoie évoque entre autres une cliente d’un certain âge venue le voir parce qu’elle avait des petits-enfants à qui elle voulait donner de l’argent… tout en gardant le contrôle.

«Je l’ai orientée vers des REEE, raconte-t-il. Aujourd’hui, elle est complètement à l’aise avec ça, mais elle n’en connaissait pas l’existence. Ça fait partie de ma mission que d’éduquer les gens en matière de finances.»

LE DÉFI DES JEUNES

Une tâche pas forcément aisée à l’en croire… surtout auprès des jeunes de sa génération, plus enclins à consommer qu’à épargner.

«Ils viennent me voir avec des rêves plein la tête mais ils ne savent souvent pas ce qu’est un budget, explique-t-il. J’ai le même âge qu’eux. On se comprend.»

En revanche, c’est avec les plus vieux que son âge pose parfois problème. Il avoue ressentir un malaise avec certains clients lors du premier rendez-vous.

«Puis, lorsqu’ils aperçoivent que malgré mon jeune âge, je dispose d’un bagage et de connaissances, ça brise la glace», nuance-t-il.

Et on n’a pas de mal à le croire à voir sa réussite à l’examen de l’IQPF. Mais aussi à l’entendre parler avec passion de son métier. De sa vocation.

Hélène Roulot-Ganzmann