Wells Fargo : les autorités américaines ont tardé à réagir

Par La rédaction | 24 avril 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Un rapport de l’Office of the Comptroller of the Currency (OCC) publié mercredi le 19 avril 2017 démontre que le régulateur américain a dormi au gaz dans le scandale des faux comptes bancaires de la banque américaine Wells Fargo.

Rappelons-le, Wells Fargo a éventuellement dû payer 185 millions de dollars pour réparer les dommages causés par l’ouverture de près de deux millions de comptes bancaires à l’insu de ses clients. Son programme vigoureux d’incitatifs à la vente a été pointé du doigt comme le principal responsable du dérapage. Il a toutefois fallu attendre septembre 2016 avant de voir les régulateurs fédéraux américains intervenir.

LE RÉGULATEUR FERME L’ŒIL

Pourtant, le rapport nous apprend que dès janvier 2010, l’OCC avait connaissance de 700 cas de plaintes de la part de lanceurs d’alerte. L’OCC aurait fait preuve de laxisme en se fiant aux réponses de Carrie Tolstedt, l’une des dirigeantes de la banque à l’époque. Cette dernière aurait soutenu que le nombre record de plaintes était simplement une preuve que la banque encourageait ses employés à dire haut et fort ce qui leur déplaisait et que ces plaintes faisaient l’objet d’un suivi et de corrections.

Le régulateur n’a pris aucune mesure pour enquêter sur les causes profondes du désarroi exprimé par les employés de Wells Fargo, ni pour obliger cette dernière à le faire. L’OCC admet avoir raté plusieurs occasions d’identifier ce problème et de prévenir une bonne partie des dommages.

LA HAUTE DIRECTION AUSSI

Le document n’est pas tendre non plus envers la haute direction de Wells Fargo, qui aurait reçu des rapports alarmants dès 2005, sans jamais rien faire pour corriger la situation. Carrie Tolstedt aurait même plutôt résisté activement à toute tentative d’enquête, aussi bien à l’interne qu’à l’externe.

Ces errements ont notamment coûté le job de Bradley Linskens, jusqu’à tout récemment le principal inspecteur de l’OCC auprès de Wells Fargo, un poste qu’il occupait depuis mars 2014. Il dirigeait une équipe composée de 60 à 70 inspecteurs de l’OCC.

PAS DE COMMENTAIRE

Wells Fargo a refusé de commenter le rapport lorsque interrogée par CNN, se contentant de répéter que la banque avait commis « un certain nombre d’erreurs, sans aucun doute » et que son plan d’incitation à la vente avait encouragé des « comportements inappropriés ».

Quant à l’OCC, elle entend bien démontrer qu’elle a appris de ses erreurs. Elle mène présentement une vérification des stratégies de ventes de plusieurs grandes banques américaines, dans le but d’identifier d’éventuels problèmes.

La rédaction