Zoom sur les nouvelles règles hypothécaires

Par La rédaction | 9 janvier 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Si certains de vos clients envisagent d’acheter leur première maison en 2018, ils devront avoir les reins plus solides que l’an dernier sur le plan financier, avertit l’Institut québécois de planification financière (IQPF) dans sa dernière infolettre.

L’IQPF y relève que les institutions financières utilisent des ratios pour établir le montant maximum du prêt hypothécaire qu’elles sont prêtes à consentir à leurs clients, rappelant au passage que les règles pour déterminer ce montant ont été modifiées par Ottawa à l’automne 2016.

Résultat : pour obtenir un nouveau prêt, un consommateur doit désormais subir un stress test destiné à prouver qu’il pourra faire face aux futures hausses des taux d’intérêt annoncées. Et, par conséquent, il ne pourra donc plus emprunter autant qu’auparavant.

AVEC LES ANCIENNES RÈGLES…

Pour permettre à M. et Mme Tout-le-Monde de se faire une idée plus précise de ce que cela change concrètement, l’IQPF s’est livré à des calculs en prenant le cas d’un jeune ménage sans enfants, sans dette et avec une bonne cote de crédit, dont le revenu brut familial s’élève à 100 000 $. Autre information importante : après avoir établi son budget, ce couple estime qu’il pourra consacrer 2 600 $ par mois au prêt hypothécaire.

Avec les anciennes règles, celui-ci aurait pu acheter une propriété de 550 000 $ en mettant une mise de fonds de 5 %, soit 27 500 $. Le versement hypothécaire mensuel aurait atteint près de 2 600 $ par mois (sur 25 ans, à 3 % d’intérêt) pour un prêt de 543 400 $ (incluant la prime d’assurance prêt de 20 900 $).

Cinq ans plus tard, au moment de renouveler le prêt, le taux d’intérêt aurait augmenté à 5 % et le versement hypothécaire mensuel s’élèverait désormais à 3 000 $, soit 400 $ de plus par mois et 4 800 $ par an. Dans cette hypothèse, le couple aurait donc dû revoir son budget et réduire les petits plaisirs de la vie, notamment son budget vacances.

ET AVEC LES NOUVELLES

Avec les nouvelles règles, le même jeune ménage pourra seulement acquérir une maison d’une valeur maximale de 450 000 $, toujours sur la base d’une mise de fonds de 5 %, soit 22 500 $, ce qui lui permettra de passer avec succès le stress test. Cette fois, son versement hypothécaire mensuel s’élèvera à 2100$ par mois (sur 25 ans, à 3 %) pour un prêt de 444600$ (incluant la prime d’assurance prêt de 17 100 $). Grâce à sa mise de fonds inférieure, le couple disposera de 5 000 $ pour s’installer dans sa nouvelle demeure et en profitera pour épargner 500 $ par mois.

Cinq ans plus tard, lorsque vient le temps de renouveler le prêt, le taux d’intérêt aura là encore atteint 5 % et le versement hypothécaire mensuel s’élèvera à 2 500 $, soit 400 $ de plus par mois. Toutefois, le fait d’avoir maintenu ses dépenses sous contrôle permettra au couple de mieux absorber la hausse du versement hypothécaire, ce qui l’aidera à conserver son style de vie.

Verdict de l’IQPF : après cinq ans, dans le premier exemple, le couple devra réduire ses dépenses de 400 $ par mois alors que dans le second exemple, il pourra maintenir son style de vie et possédera en prime quelque 30 000 $ d’épargne.

« MIEUX VAUT CONSULTER UN PLANIFICATEUR »

« Lorsque vient le temps d’acheter une première propriété, qu’il s’agisse d’une maison ou d’un condo, ou encore de déménager dans plus grand parce que vos besoins ont évolué, déterminer la part de votre budget à consacrer au nouveau prêt hypothécaire est un exercice essentiel qui devrait tenir compte non seulement de vos revenus, mais également de vos autres projets à court et à moyen terme », conclut l’IQPF.

Et pour « accompagner [les consommateurs] dans cette importante décision », l’Institut leur recommande de s’adresser à un professionnel, par exemple en consultant son répertoire électronique des Pl. Fin., en questionnant les gens dans leur entourage, leurs parents ou leurs amis, ou encore en s’informant auprès de leur institution financière.

Comment trouver un bon Pl. Fin.?

Celui-ci doit répondre aux exigences suivantes :

Il doit en outre être prêt à répondre à des questions comme :

  • Quelle est sa formation?
  • Possède-t-il un champ d’expertise particulier?
  • Comment est-il rémunéré?
  • Quels services rendra-t-il au client?
  • À quelle fréquence révisera-t-il son dossier?
  • Est-il disposé à lui fournir un exemple de ce que sera son plan d’action?
  • Quel sera son rôle dans la réalisation de ce plan d’action?
  • Est-ce que le client devra signer un contrat de service professionnel?

Source : IQPF.

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