Insolite : Mesi, le drone anti-fraude fiscale

Par La rédaction | 30 octobre 2014 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Il ne mesure qu’un mètre et demi de long et pèse moins d’un kilo, et pourtant les riches propriétaires argentins le redoutent comme la peste, rapporte Le Figaro.

Baptisé Mesi, ce fin limier est un drone qu’utilise depuis février l’administration fiscale de la province de Buenos Aires pour traquer les fraudeurs jusque dans leurs piscines et autres jardins privés.

Déjà 2 M$ récupérés

L’engin survole les terrains répertoriés dans les registres cadastraux comme non bâtis afin de vérifier que c’est bien le cas. En effet, de nouveaux quartiers privés hautement sécurisés prolifèrent autour de la capitale argentine, souvent sans aucune autorisation.

Ainsi, un matin où l’appareil inspectait une zone située à l’ouest de l’agglomération, il a recensé quelque 52 000 mètres carrés construits en toute illégalité sur les 60 000 surveillés!

Une aubaine pour les caisses de l’État : depuis que le fisc utilise Mesi, il a recensé pas moins de 120 000 fraudeurs, empochant au passage la coquette somme de 2 M$.

« Capable de lire les titres du journal »

Les propriétaires de terrains agricoles, spécialement les producteurs de soja, constituent une autre cible de choix des autorités fiscales.

Premier exportateur mondial de cette céréale, l’Argentine taxe lourdement ses exportations. Pour contrer les fraudes, Mesi est donc employé pour mesurer la taille d’un champ avant et après la récolte, ce qui permet de calculer approximativement l’impôt que devra payer son propriétaire.

Et inutile d’essayer de tricher, puisque le drone peut opérer jusqu’à deux kilomètres au-dessus de la zone ciblée et qu’il est « capable de lire les titres du journal tout en volant à 800 mètres d’altitude », selon l’un de ses opérateurs.

L’engin a été conçu par la Commission nationale des activités spatiales argentine à partir d’une technologie suisse. Construit en matériaux composites, sa production coûte 40 000 $, mais il y a fort à parier que cette somme est très vite amortie grâce aux rentrées fiscales qu’il génère…

La rédaction