Insolite : Quand le contrôle des prix tourne au ridicule

Par La rédaction | 21 mai 2013 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Quelques mois après l’élection d’un successeur au président Hugo Chavez, le Venezuela fait à nouveau les manchettes internationales en raison d’une pénurie de… papier toilette. Les autorités du pays ont même dû importer en urgence 50 millions de rouleaux de papier toilette, pour répondre au mécontentement des consommateurs.

Si la nouvelle fait sourire, plusieurs y voient aussi l’illustration des aberrations que peut créer un système de contrôle des prix. Le Venezuela est aux prises avec un problème d’inflation, qui est la plus élevée d’Amérique latine. Pour garantir l’accès à des produits de base, le gouvernement impose des prix maximums pour plusieurs biens. C’est le cas notamment pour les œufs, le sucre, la farine, le poulet et le papier hygiénique.

« Les fondements de base de la théorie économique, l’offre et la demande, expliquent les problèmes de pénurie que vit le Venezuela. L’économie sous Chavez servira plus tard à illustrer des thèses doctorales et des livres sur comment le contrôle des prix peut conduire au manque », écrit El Pais, le quotidien de référence en Espagne.

Actuellement, les fabricants perdent de l’argent à produire les biens dont les prix sont plafonnés, et les commerces qui les vendent aussi. L’offre pour ces biens s’écroule donc. En même temps, la demande augmente, car ces biens sont peu chers pour la population. « L’offre et la demande ne se rencontrent pas », écrit El Pais.

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Une économie peu diversifiée Malgré ses effets néfastes, le contrôle des prix est peut-être inévitable actuellement au Venezuela. « Lorsqu’un pays connaît une inflation de 25 % par mois, instaurer un contrôle des prix sur certains biens est une nécessité sinon les plus pauvres se retrouveraient privés de tout », a rappelé à France 24 Christine Rifflart, spécialiste de l’économie de l’Amérique latine à l’Observatoire français des conjonctures économiques.

Le problème plus profond est sans doute le manque de diversification de l’économie du pays, où même des produits courants sont importés. « Hugo Chavez s’est entièrement reposé sur la manne pétrolière et n’a eu aucune politique industrielle pour diversifier l’économie vénézuélienne », souligne Mme Rifflart.

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La rédaction