Insolite : une économie parallèle en Gaspésie

Par La rédaction | 4 septembre 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Prenez n’importe quel billet de banque ordinaire et coupez-le en deux, vous obtiendrez un demi. Radio-Canada rapporte que cette monnaie plutôt insolite circule depuis quelques semaines en Gaspésie. Le but? Stimuler et protéger l’économie locale.

« Le commerçant qui l’accepte me fait une promesse : celle d’acheter local, explique Michelle Secours, commerçante à Caplan. C’est une économie parallèle, comme un pari qu’on fait pour notre économie. Il faut être au courant pour l’utiliser, ce qui crée un réseau étanche. C’est une façon de consolider notre argent à nous, ici. »

Acheter local donc, parce qu’il ne pourra pas acheter ailleurs. Mais acheter aussi seulement chez les quelques commerçants qui l’acceptent.

« Ça fonctionne par le bouche-à-oreille et c’est en développement, affirme Patrick Dubois, à l’initiative du demi. On ne sait pas combien de billets circulent ni combien de personnes les acceptent. Je connais cinq ou six commerces qui l’utilisent et tout autant de clients. »

Le demi, qui a tout simplement la moitié de la valeur du billet coupé, n’a pas non plus pour but d’être accumulé. Il faut l’utiliser, ce qui fait rouler l’économie locale.

PROBLÈME DE SÉCURITÉ

Mais est-ce bien légal? se questionne le journaliste de Radio-Canada.

Selon la Banque du Canada, il n’est pas illégal d’écrire, d’apposer des marques sur des billets de banque ou de les altérer, apprend-on. Même si cette dernière juge cela inapproprié.

Il existe ainsi des raisons importantes d’éviter pareilles pratiques. La dégradation des billets de banque peut nuire à la vérification des éléments de sécurité et réduire la durée de vie de la monnaie.

Un service de remboursement est offert « dans les cas appropriés, aux demandeurs qui présentent des billets contaminés ou mutilés autrement que par l’usure normale ».

Si l’initiative gaspésienne tombe à l’eau, ceux qui se retrouveront avec des demis en poche n’auront donc pas à courir la région pour retrouver leur moitié et reconstituer leurs billets, comme le suggère un adepte dans le reportage.

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