Interdire la vente à découvert ne donne pas grand-chose

Par Ronald McKenzie | 14 août 2012 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
2 minutes de lecture

Les mesures visant l’interdiction de la vente d’actions à découvert ne fonctionnent pas, rapporte la Réserve fédérale de New York. Les organismes de réglementation des États-Unis et de plusieurs pays d’Europe ont implanté de telles mesures en 2008, 2009 et 2011 dans le but de ralentir la chute des cours boursiers, mais sans succès, constate l’institution.

Quand un marché entre dans un cycle baissier, le short selling ne contribue que de façon marginale à faire reculer le cours des actions. Qui plus est, l’implantation de mesures de contrôle requiert beaucoup de temps et d’énergie. Bref, le jeu n’en vaut pas la chandelle.

Certains analystes sceptiques ont fait remarquer à la Réserve fédérale de New York que les indices boursiers ont connu de bonnes poussées lorsque les mesures prohibant la vente à découvert étaient en vigueur. Pour eux, la preuve était faite : interdire la vente à découvert porte ses fruits. Cependant, un examen plus approfondi a révélé que ces embellies boursières sont apparues lorsque les gouvernements ont mis en place des politiques de stimulation économique. Au mieux, signale la Réserve fédérale de New York, la prohibition de la vente à découvert a eu un effet neutre sur les marchés.

Pour leur part, les adeptes du short selling affirment que leurs opérations spéculatives permettent aux investisseurs d’identifier les actions surévaluées. En faisant reculer les prix, disent-ils, on peut ramener les cours à des niveaux plus équilibrés, ce qui contribue à rendre les marchés efficients.

La Réserve fédérale de New York refuse d’entériner ou de réfuter cette thèse. Elle préfère demeurer pragmatique : tout considéré, l’interdiction de la vente à découvert ne donne pas grand-chose. Malgré cet échec, des pays comme l’Italie et l’Espagne viennent d’interdire cette pratique sur leur territoire.

Ronald McKenzie