Investir, un art !

11 août 2010 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Aujourd’hui, les étudiants qui sortent de nos écoles de gestion auraient plutôt tendance à dire : « Investir est une science ! »

« Investir est un art », disait-on il y a 50 ans, avant que la « gestion de portefeuille » ne s’enseigne dans les universités. Aujourd’hui, les étudiants qui sortent de nos écoles de gestion auraient plutôt tendance à dire : « Investir est une science ! » Sommes-nous allés trop loin dans notre prétention à concevoir le placement comme une activité scientifique ? Je pense que oui. On a oublié que la réussite dans le monde de l’investissement exige certes des connaissances théoriques, mais surtout beaucoup d’habileté, de bon sens et de savoir-faire, que l’on n’acquiert qu’avec la pratique.

Quand la poussière sera retombée sur la crise financière qui a frappe le monde entier, et quand le gouvernement américain en aura fini de ses commissions d’enquête pour savoir ce qui s’est passé et quelles étaient les raisons d’un tel dérapage, on apprendra que la « science » de la gestion du risque a poussé un peu trop loin lorsqu’elle a cherché à partager le risque de crédit avec toutes sortes d’intermédiaires qui n’étaient plus en mesure d’évaluer les titres qu’ils détenaient, tant ceux-ci étaient alambiqués.

Le Nouveau Petit Robert définit l’art comme un « ensemble de connaissances et de règles d’action dans un domaine particulier ; les connaissances, par opposition à une science envisagée abstraitement ». Il existe un art d’investir (et même un art de gérer le risque d’un portefeuille) dont les origines remontent à une bonne centaine d’années, et qui repose sur le bon sens élémentaire qu’il ne faut pas oublier.

Si vous faites l’analyse des titres que vous avez possédés dans votre portefeuille au cours des dernières années, vous pouvez les classer dans les cinq catégories suivantes : 1. les titres qui ont fait des gains importants (+ 20 %) ; 2. les titres qui ont fait de petits gains (de 1 à 19 %) ; 3. les titres qui n’ont procuré ni gain ni perte ; 4. les titres qui ont entraîné de petites pertes (de – 1 à – 19 %) ; 5. les titres qui ont causé d’énormes pertes (de – 20 à – 100 %).

Évidemment, ce sont les titres de la cinquième catégorie qui vous ont fait le plus de mal. Vous avez beau avoir détenu quatre titres qui ont donné des gains de 20 %, il suffit d’en avoir eu un seul qui a perdu 80 % de sa valeur pour effacer tous vos rendements importants. Pourtant, vous avez le pouvoir de décider qu’aucun de vos titres, ou presque, n’entrera dans la cinquième catégorie. Il suffit de les vendre dès qu’ils baissent de près de 19 % par rapport au prix d’achat. En somme, il faut mettre fin à ses pertes rapidement, et ne pas s’obstiner à avoir raison par rapport au marché. Il faut aussi donner la chance aux titres de la première catégorie de réaliser leur plein potentiel de rendement. Autrement dit, il faut laisser courir les titres gagnants et préserver les gains qu’ils vous procurent, en les vendant dès qu’ils subissent une perte de 10 ou 15 % depuis leur dernier sommet.

Le contenu de cette chronique a été gracieusement fourni par le cabinet Orientation Finance.