Investissements : la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine vue par Desjardins

Par La rédaction | 7 octobre 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Desjardins publie aujourd’hui un profil économique ciblant la région Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, après avoir déjà examiné celles de Montréal, du Bas-Saint-Laurent, de l’Outaouais, de l’Estrie, des Laurentides, de la Montérégie, du Saguenay–Lac-Saint-Jean et de Lanaudière.

Voici quelques-uns de ses points saillants relevés par Chantal Routhier, économiste au Mouvement, concernant notamment le secteur des investissements et les perspectives à long terme pour cette partie du territoire québécois.

CAP SUR LA CROISSANCE EN 2015 ET 2016

Comme pour l’ensemble du Québec, la progression du produit intérieur brut en Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine devrait être moins soutenue cette année, « mais elle accélérera l’an prochain », prévoit Chantal Routhier, même si la région affichera « une croissance économique inférieure à celle de la province au cours de cette période ».

Selon l’économiste, cette situation est en grande partie due au ralentissement observé dans l’industrie éolienne. Autre sujet d’inquiétude, l’emploi, qui « pourrait diminuer l’an prochain avec l’achèvement des travaux de l’usine de Ciment McInnis », ce qui contribuera à maintenir un taux de chômage « élevé » cette année et en 2016.

Toutefois, ajoute-t-elle, « la relance graduelle de l’industrie forestière, soutenue notamment par l’amélioration du marché résidentiel américain, devrait bénéficier aux communautés rurales, dont l’économie est essentiellement axée sur l’exploitation des ressources naturelles ».

NOUVELLE STRATÉGIE MARITIME

Pour sa part, le secteur des services devrait enregistrer peu de gains d’ici à 2016, alors que la faiblesse du huard et l’accélération de l’économie américaine favoriseront la croissance dans l’industrie manufacturière.

En parallèle, des initiatives sont lancées par les acteurs socioéconomiques locaux afin de stimuler l’économie et le tourisme. C’est ainsi, par exemple, que la ville de Gaspé et la communauté des Îles-de-la-Madeleine ont lancé des chantiers de réflexion pour leur développement à long terme.

De même, observe Desjardins, « la région est bien positionnée pour bénéficier de la nouvelle stratégie maritime du gouvernement du Québec, qui prévoit neuf milliards de dollars d’investissements et la création de 30 000 emplois d’ici à 2030 ». Dans ce cadre, un centre d’expertise pour les urgences en haute mer pourrait d’ailleurs voir le jour aux Îles-de-la-Madeleine.

En conclusion, la région « continuera d’afficher une croissance économique positive, mais modérée d’ici à 2016, grâce au raffermissement attendu dans les industries forestière et manufacturière, notamment », sans oublier le secteur touristique, qui devrait lui aussi prendre de l’expansion.

DU CÔTÉ DES INVESTISSEMENTS

Les investissements « pourraient afficher une croissance, ou du moins une stabilité, pour 2014 », estime Chantale Routhier. Pour 2015, ils « devraient rester élevés en raison de la poursuite de grands chantiers », bien qu’« un ressac puisse toutefois survenir en 2016 », compensé en partie par la présence de chantiers éoliens.

« On sent une véritable volonté de “faire bouger les choses” et de stimuler les économies locales, constate l’économiste. Ainsi, aux Îles-de-la-Madeleine, un premier chantier de réflexion intitulé “Horizon 2025 : Bâtir ensemble l’avenir” a été lancé en octobre 2014 afin de mettre de l’avant un projet de planification territoriale.

Dans le même ordre d’idée, la ville de Gaspé réfléchit également à son avenir et, pour ce faire, un premier colloque économique rassemblant 150 personnes s’est tenu en novembre dernier. Quant à la municipalité régionale de comté du Rocher-Percé, elle entend faire de Percé la première destination récréotouristique du Québec. Pour se donner les moyens d’atteindre cet objectif, elle a mis sur pied un plan d’action quinquennal orienté sur le développement du Géoparc de la ville et de l’aéroport de Grande-Rivière.

DES PERSPECTIVES ENCOURAGEANTES

La région a par ailleurs réalisé « des gains considérables » en matière de productivité au cours des dernières années, souligne Chantal Routhier.

D’après le Centre sur la productivité et la prospérité de HEC Montréal, celle-ci y a augmenté de 16 % par heure travaillée de 2002 à 2012, comparativement à 8 % pour la moyenne provinciale, soit la cinquième hausse la plus importante à être observée à l’échelle des 17 régions du Québec.

Enfin, les communautés de Montréal et des Îles-de-la-Madeleine ont conclu un protocole d’entente en juin dans le but de « favoriser le développement économique, culturel et touristique des deux îles, pour favoriser le rayonnement des entreprises, des produits du terroir et de la culture des Îles à Montréal et pour favoriser le réseautage et les échanges ».

Différentes initiatives seront donc prochainement mises de l’avant, dont la journée « Les Îles » à l’Hôtel de ville de Montréal, cet automne, afin de permettre à des entrepreneurs madelinots de développer des liens économiques, culturels et touristiques avec leurs homologues montréalais.

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