Investissements : l’Estrie et les Laurentides en bonne position

Par La rédaction | 18 Décembre 2014 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Desjardins publie aujourd’hui deux études de marché ciblant les régions de l’Estrie et des Laurentides.

Voici quelques-uns de leurs points saillants relevés par Chantal Routhier, économiste au Mouvement, concernant le secteur des investissements.

« Dans ces deux régions, l’Institut de la statistique du Québec prévoit que les investissements devraient connaître une hausse plus prononcée qu’ailleurs dans la province en 2014, ce qui démontre un certain dynamisme. Et dans les deux cas, il s’agit d’investissements qui se situent à des niveaux historiquement élevés », explique la spécialiste.

EN ESTRIE

À l’instar du Québec, l’économie estrienne a repris du mieux cette année et la croissance devrait même se raffermir en 2015. Toutefois, l’augmentation attendue du produit intérieur brut (PIB) de la région demeurera légèrement inférieure à celle de la province durant cette période.

« Ce qui est intéressant, dans ce cas, c’est que 74 % des investissements proviennent du secteur privé, ce qui représente 1,7 G$ sur un total de 2,3 G$ et témoigne de la présence d’une communauté d’affaires active et dynamique sur le territoire.

Dynamisme entrepreneurial

Pour 2015, Chantal Routhier anticipe des perspectives de croissance favorables, puisque plusieurs chantiers importants se poursuivront en Estrie. D’ailleurs, souligne-t-elle, « la valeur des permis de bâtir est en forte progression depuis ces derniers mois par rapport à l’an dernier, ce qui constitue un signe précurseur qu’il y aura d’autres investissements à venir ».

Par ailleurs, selon l’Indice entrepreneurial québécois 2014, les résidents de 18 à 34 ans de Sherbrooke se sont démarqués sur le plan du dynamisme entrepreneurial. En effet, près de 16 % d’entre eux ont entamé « des démarches pour créer ou reprendre une entreprise au cours de la dernière année », contre 12 % à l’échelle du Québec.

Sherbrooke, ville d’avenir

Dans l’ensemble, environ 34 % des jeunes Sherbrookois de 18 à 34 ans ont l’intention de devenir entrepreneurs, une proportion similaire à celle de la province.

Autre motif de satisfaction pour la région : Sherbrooke s’est classée parmi les 21 métropoles les plus « intelligentes » dans le monde pour l’année 2015, selon le classement d’Intelligent Community Forum.

En outre, le sondage American Cities of the Future 2013-2014 de fDi Intelligence la classe au 10e rang (sur 196 places) des villes de 100 000 à 350 000 habitants les plus prometteuses où faire des affaires.

DANS LES LAURENTIDES

Comme ailleurs au Québec, la croissance économique des Laurentides s’est améliorée et elle devrait afficher encore davantage de tonus l’an prochain. De plus, l’augmentation attendue du PIB de la région devrait s’inscrire à un niveau légèrement supérieur à celui de la moyenne québécoise.

Les investissements ont continué à progresser en 2014 (+2,9 %, contre + 2 % au Québec), et ce, pour une troisième année consécutive. « Environ 81 % de ces capitaux proviennent du secteur privé, alors que dans l’ensemble du Québec ce chiffre tourne plutôt autour de 68 % », relève Chantal Routhier.

« Une certaine stabilité »

Des chantiers importants sont en cours ou projetés, d’une valeur de plusieurs centaines de millions de dollars. Toutefois, note l’économiste, « la valeur des permis de bâtir est à la baisse, même si certains investissements n’ont sans doute pas encore été comptabilisés et pourraient l’être prochainement ». Sa conclusion? « On peut s’attendre à une certaine stabilité. »

La productivité constitue un enjeu important afin d’assurer une bonne compétitivité des entreprises et de stimuler l’économie dans la région. Toutefois, à ce chapitre, sa performance « fait piètre figure sur le plan provincial », note Chantal Routhier.

Profiter du dynamisme montréalais

La région accuse ainsi un retard par rapport à la moyenne québécoise quant au niveau de production de biens et de services atteints par heure travaillée; elle s’est établie à 40,88 $ en 2012, comparativement à 46,56 $ dans l’ensemble du Québec.

Par contre, en plus de l’amélioration du contexte économique mondial, notamment aux États-Unis, les Laurentides devraient bénéficier de la bonne tenue de l’économie de la grande région montréalaise, qui conservera du dynamisme en raison notamment de la poursuite de grands chantiers d’envergure.

Selon l’étude du Centre de la productivité et de la prospérité, la productivité du travail dans les Laurentides s’est en effet repliée de 10 % de 2002 à 2012, alors qu’elle a progressé de 8 % dans la province.

Une année 2015 en demi-teinte

« Dans l’ensemble, les perspectives pour 2015 en Estrie sont moyennes, mais davantage positives pour les Laurentides. Cette dernière bénéficiera d’une population en forte croissance, parmi les plus importantes au Québec, ce qui soutiendra son économie », conclut Chantal Routhier.

Ainsi, en Estrie, la croissance économique devrait rester un peu plus faible que celle du reste du Québec. Celle des Laurentides, quant à elle, devrait croître à un rythme légèrement supérieur à celui de la moyenne provinciale.

La rédaction