Jérôme Kerviel réclame 7,2 G$ à la Société générale

Par La rédaction | 20 mai 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Statue of Lady Justice (gerechtigkeitsbrunnen) in downtown Frankfurt, Germany. Note to the inspector: The statue was erected in the 19th century and the copyright has expired (public domain).

L’ex-courtier de la Société générale Jérôme Kerviel, condamné à trois ans de prison en 2014 pour avoir fait perdre plus de 7,2 G$ à son employeur, réclame la même somme à la banque pour congédiement injustifié.

Il veut faire requalifier par la cour son licenciement pour « faute grave » en licenciement « sans cause réelle et sérieuse ». Si sa demande est acceptée, il aurait droit à une allocation pour dommages et intérêts pour pallier le préjudice personnel.

Une allocation qu’il estime donc à 4,9 milliards d’euros (7,2 G$), révèle le quotidien français 20 Minutes. Un chiffre qui ne doit rien au hasard puisque c’est précisément le montant des pertes que la Société générale affirme avoir subies à cause des positions sur les marchés prises par l’ancien courtier. Et donc celui que la justice l’a condamné à rembourser pendant des années, avant que la cour de cassation ne confirme la condamnation de Jérôme Kerviel à la prison, mais annule les dommages et intérêts de 4,9 milliards d’euros.

Rappelons que le jeune courtier a été jugé responsable des pertes de la Société générale découvertes en janvier 2008, celles-ci résultant de la liquidation de ses prises de positions sur des contrats à terme sur indices d’actions s’élevant à cette époque à environ 50 milliards d’euros (73,5 G$), plus que les fonds propres de la banque, et qu’il a dissimulées à ses chefs par des manipulations frauduleuses.

C’est maintenant devant le Conseil des Prud’hommes, tribunal qui, en France, juge les conflits entre salariés et employeurs, que Jérôme Kerviel porte l’affaire. Il y a un peu moins de trois ans, une audience de conciliation n’avait abouti sur aucun accord entre les parties. L’ex-courtier et les avocats de la Société générale se sont donc retrouvés à nouveau hier devant le Conseil.

VOLONTÉ DE NUIRE?

Si la demande financière de M. Kerviel a peu de chances d’aboutir, la cour, composée trois magistrats non professionnels, pourrait lui donner raison sur la requalification de son licenciement.

« Pour licencier quelqu’un pour ‘’faute lourde’’, il faut prouver que le salarié avait l’intention de nuire à son employeur », confie à 20 Minutes un spécialiste du droit social français. Un point que huit années d’enquêtes et de procès ne sont jamais parvenues à démontrer.

En janvier dernier, la presse a annoncé qu’en juin 2015, dans un entretien téléphonique enregistré à son insu, une ancienne vice-procureure du parquet de Paris ayant suivi le dossier a déclaré que l’enquête avait été manipulée par la banque, avec l’assentiment de certains de ses supérieurs hiérarchiques.

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