La Banque du Canada réduit son taux directeur à 0,5 %

Par La rédaction | 16 juillet 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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La Banque du Canada (BdC) a annoncé hier qu’elle abaissait son taux directeur d’un quart de point de pourcentage pour le ramener à 0,5 %.

Selon la banque centrale, l’activité économique du pays s’est contractée d’environ 0,5 % au deuxième trimestre et l’affaiblissement des perspectives de croissance de l’économie nationale a accru les risques à la baisse entourant l’inflation.

« Quoique les vulnérabilités associées aux déséquilibres dans le secteur des ménages demeurent élevées et puissent s’accentuer, l’économie canadienne subit un ajustement notable et complexe », écrit la BdC dans sa décision.

AIDER L’ÉCONOMIE À TOURNER

« Un nouvel assouplissement de la politique monétaire est [donc] nécessaire à l’heure actuelle afin d’aider l’économie à retourner à son plein potentiel et l’inflation à la cible de façon durable », ajoute-t-elle.

Une contraction au deuxième trimestre pourrait signifier que le pays est tombé en récession dans la première moitié de l’année après avoir déjà reculé au cours des trois premiers mois. Toutefois, la banque n’a pas fait cette distinction, soulignant que le ralentissement était concentré dans le secteur de l’énergie.

Dans son Rapport sur la politique monétaire, l’institution fédérale estime que l’économie s’est contractée à un rythme annuel de 0,5 % au deuxième trimestre, comparativement à sa prévision de croissance de 1,8 % annoncée en avril.

LA FAUTE AU SECTEUR DE L’ÉNERGIE

Ce recul suit une contraction à un rythme annuel de 0,6 % durant les trois premiers mois de 2015, comparativement à la période de stabilité qui était anticipée.

La BdC prévoit désormais que le produit intérieur brut (PIB) croîtra à un rythme annuel de 1,5 % au troisième trimestre, puis de 2,5 % au cours des trois derniers mois de l’année. Auparavant, elle escomptait des croissances de 2,8 % et 2,5 %, respectivement.

D’après elle, cette révision s’explique par les réductions supplémentaires des plans d’investissement des entreprises dans le secteur de l’énergie, ainsi que par le niveau plus faible que prévu des exportations de produits de base non énergétiques et de biens hors produits de base.

RISQUE DE SURCHAUFFE IMMOBILIÈRE?

Pour l’ensemble de l’année, elle calcule que le PIB réel au pays progressera « d’un peu plus de 1 % » et s’attend à une croissance de 2,5 % en 2016 et en 2017.

Du côté de l’immobilier, même si la plupart des observateurs affirment ne pas craindre que cette baisse des taux d’intérêt provoque une bulle au pays, il existe un risque de surchauffe du marché dans certaines régions, notamment à Toronto et à Vancouver.

« Il est difficile de dire si les bénéfices [d’une baisse] sont plus grands que les risques », explique Alex Koustas, économiste chez BMO, interrogé par Radio-Canada.

COURTE RÉCESSION TECHNIQUE

« Même si la BdC mise maintenant sur une récession technique, elle demeure assez optimiste pour l’avenir », commente Mathieu D’Anjou, économiste principal chez Desjardins. La raison? La confiance des ménages reste élevée à l’extérieur des provinces productrices de pétrole, l’activité manufacturière montre des signes de redressement et le marché du travail se porte assez bien.

À l’image de ce qui s’est passé en janvier, la baisse des taux directeurs d’hier devrait être suivie d’une période de statu quo, le temps que la banque puisse juger de l’effet de sa décision, estime l’économiste.

« Si, comme la BdC et nous le prévoyons, l’économie canadienne reprend de la vigueur en seconde moitié de 2015, le prochain mouvement des taux pourrait être une hausse, mais seulement à la toute fin de 2016 ou au début de 2017 », conclut-il.

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