La Corpo, enfin!

27 octobre 2014 | Dernière mise à jour le 27 octobre 2014
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Mario Grégoire, président et directeur général du conseil d'administration de la Corporation des professionnels en services financiers et président de la section régionale de Laval.

Moment historique. Le 5 juin dernier, les 20 sections régionales de la Chambre de la sécurité financière (CSF) décident de se regrouper sous le chapeau juridique d’une seule association autonome : la Corporation des professionnels en services financiers.

Elle pourrait regrouper, à terme, 32 000 membres. Rien de moins. Tous des professionnels en services financiers exerçant en courtage en épargne collective, en planification financière, en assurance de personnes, en assurance collective de personnes et en courtage en plans de bourses d’études.

Cette nouvelle Corporation, « c’est l’aboutissement logique d’une réflexion menée pendant plusieurs années au sein des sections. Nous ne chapeauterons donc plus les activités de formation continue. Nous nous concentrerons uniquement sur notre mandat de protection du public et d’autoréglementation », explique Luc Labelle, président et chef de la direction de la Chambre de la sécurité financière.

Autre avantage : cette séparation de mandats, supervisée par l’Autorité des marchés financiers (AMF), permettra à la CSF de se conformer aux nouvelles normes en matière de gouvernance des organismes publics, normes qui recommandent la distinction des activités associatives et réglementaires.

Vers un mandat élargi

« Dans un premier temps, nous continuerons à faire ce que l’on fait bien dans les 20 sections, à savoir offrir de la formation continue en salle. L’an dernier, nous avons recensé plus de 10 000 présences à nos activités de formation », dit Mario Grégoire, président et directeur général du conseil d’administration de la Corporation des professionnels en services financiers (CDPSF) et président de la section régionale de Laval.

Il ajoute que la CDPSF aura aussi un mandat de représentation de la profession, voire de lobbyisme. « Je n’aurai pas de misère à m’asseoir avec le législateur ou le gouvernement pour faire valoir nos positions et défendre la profession. C’est d’ailleurs une chose que nous ne pouvions faire lorsque nous étions sous la gouverne de la CSF en vertu de leur mission de protection du public. C’est un grand changement », explique Mario Grégoire.

Cette envie d’être le héraut de toute une profession ne fait pas l’unanimité. Du moins pas du côté de l’Association professionnelle des conseillers financiers du Québec (ex-Regroupement indépendant des conseillers de l’industrie financière du Québec) menée par son président, Flavio Vani. Selon lui, seule son association peut légalement faire de la représentation en vertu de la Loi sur les syndicats professionnels (chapitre S-40 – article 6) à laquelle elle est assujettie et ainsi défendre l’intérêt de ses 500 membres cotisants.

« Voilà une grande différence avec la Corporation qui, elle, dépend de la Loi sur les compagnies. Légalement, elle peut seulement organiser des activités sociales et en aucun cas faire de la représentation », affirme M. Vani, inscrit au registre des lobbyistes depuis juin 2014 et militant en faveur d’un ordre professionnel (voir notre encadré).

Un argument que Mario Grégoire écarte délicatement : « Selon moi, la force de la représentativité est fonction du nombre de membres. La CDPSF sera au service de 32 000 adhérents répartis dans 20 délégations régionales. Franchement, nous n’avons pas besoin de charte de syndicat pour faire de la représentation. »

Du côté de la CSF, on ne se positionne pas. Et pour cause. « Nous n’avons aucune autorité sur la corporation, désormais autonome, autre que le suivi du financement pendant trois ans. Si M. Vani pense que le mandat de représentation de la corporation est illégal, il agira contre elle. C’est un cas à régler entre ces deux entités juridiques », précise Luc Labelle.

Des projets plein la tête

« Étoffer notre offre de formation continue en ligne et en salle avec notamment du contenu pratique en atelier est l’un de nos objectifs », dit Mario Grégoire.

Mais c’est loin d’être tout. M. Grégoire veut avec la CDPSF participer à la modernisation de la pratique et faciliter le travail des conseillers au quotidien. Un exemple ? Apporter du soutien à la numérisation des dossiers.

Autre dossier chaud du moment : la conformité préventive. « Nous proposons à nos membres un programme de formation et une visite à leur cabinet d’un intervenant pour auditer la conformité de leurs dossiers, de leur site web et même de leur carte d’affaires par rapport aux exigences réglementaires de l’AMF et de la CSF », indique Mario Grégoire.

Favoriser la visibilité des conseillers auprès du public est aussi un enjeu pour la CDPSF. À ceux qui le souhaitent, elle offre désormais du référencement sous la forme d’un espace web qui se présente comme une carte professionnelle virtuelle.

32 000

NOMBRE DE PROFESSIONNELS AU QUÉBEC QUI SERONT MEMBRES DE LA CORPORATION DES PROFESSIONNELS EN SERVICES FINANCIERS ET REPRÉSENTÉS PAR L’ORGANISATION.


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Notre dossier sur les 15 ans de la CSF :

Ce texte est paru dans l’édition d’octobre 2014 de Conseiller. Cliquez ici pour consulter l’ensemble du numéro.