La finance mondiale devient (un peu) plus verte

Par La rédaction | 13 Décembre 2016 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Les institutions financières se détournent de plus en plus des énergies fossiles, car elles jugent qu’investir dans ce secteur devient trop risqué, à l’heure où plusieurs gouvernements se mobilisent contre les changements climatiques, rapporte l’Agence France-Presse.

L’agence précise que 688 institutions et plus de 58000particuliers originaires de 76pays se sont engagés à abandonner leurs investissements dans le pétrole, le gaz ou le charbon, selon les résultats d’une étude publiée lundi par le cabinet de conseil Arabella Advisors pour le compte de l’association DivestInvest.

Réalisée un an après l’accord de Paris sur le climat, cette enquête montre que le mouvement touche de plus en plus d’acteurs financiers importants, puisque ceux qui se sont désengagés des investissements dans les énergies « sales » pèsent deux fois plus lourd dans la finance mondiale qu’il y a 15 mois. À la fin de 2016, tous secteurs confondus, ils détiennent ainsi quelque 5000milliards de dollars d’actifs.

LES VERTS CONTRE L’OR NOIR

Signe que la méfiance envers les énergies polluantes ne cesse de croître dans le milieu de la finance, les régimes de retraite et les sociétés d’assurances font aujourd’hui partie des secteurs les plus engagés dans la voie du « verdissement » en matière d’investissements, non pas par une soudaine prise de conscience écologique, mais parce qu’ils considèrent que les énergies traditionnelles représentent désormais un risque sur le plan financier.

L’étude relève que les premières initiatives de ce type ont été lancées par des universités, des fondations ou des organismes à but non lucratif, avant d’être rejointes ces dernières années par des investisseurs institutionnels et certains particuliers fortunés, intéressés notamment par le rendement et la plus-value en matière de réputation que constituent de tels placements.

Arabella Advisors estime que le mouvement vers des investissements écoresponsables se poursuivra malgré l’élection de Donald Trump, climatosceptique assumé, qui a remis en question durant la campagne présidentielle l’engagement des États-Unis à réduire ses émissions de gaz à effet de serre.

ÉNERGIES PROPRES : 329 G$ D’INVESTISSEMENTS

L’enquête cite ainsi plusieurs rapports d’acteurs reconnus du monde de la finance, comme la société de gestion d’actifs BlackRock ou les agences de notation Moody’s et Fitch, qui ont mis en garde contre les risques associés aux investissements dans le secteur des énergies traditionnelles.

De leur côté, des géants de l’assurance, tels Allianz (Allemagne) ou Aegon (Pays-Bas), ont annoncé qu’ils avaient l’intention de cesser d’investir dans le charbon, et plusieurs importantes banques françaises, notamment le Crédit Agricole, la Société Générale et Natixis, ont pris des mesures en ce sens.

Le fait de se désengager des énergies les plus polluantes a eu pour résultat de soutenir l’investissement dans les énergies propres, qui a atteint l’an dernier le chiffre record de 329 milliards de dollars, souligne le rapport. Celui-ci note enfin que près de la moitié des institutions financières qui se sont engagées à « verdir » leur portefeuille , soit 322, ont adopté des mesures concrètes pour contrer les changements climatiques, par exemple en investissant dans les secteurs des énergies renouvelables ou de l’efficacité énergétique.

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