La gestion de la dette préoccupe vos clients

Par Ronald McKenzie | 13 Décembre 2010 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Faut-il s’en étonner ? Alors que la dette moyenne des familles canadiennes atteint le record de 96 100 $, la majorité des Canadiens à revenu élevé, eux, jugent leur niveau d’endettement raisonnable.

C’est ce que révèle un sondage mené cet automne pour la firme PricewaterhouseCoopers (PwC) auprès d’adultes canadiens dont le revenu annuel du ménage s’élève à plus de 100 000 $.

Que révèle cette étude ? Entre autres, que :

– 47 % des participants ont un représentant en services bancaires personnels.

– Seulement 38 % des personnes ayant un représentant en services bancaires personnels le rencontrent régulièrement pour discuter de leur situation financière.

– 77 % des Canadiens sondés disent rencontrer leur représentant en services bancaires personnels «lorsqu’ils ont besoin de quelque chose ou qu’ils souhaitent effectuer un changement quelconque».

Pour ce qui est de la gestion de leur dette, une forte majorité (64 %) de participants envisagent de la réduire au cours des 12 prochains mois. Advenant un épisode de compression des dépenses, serait fort probablement reporté l’achat d’une nouvelle voiture (64 %), de nouveaux appareils électroniques (59 %) et d’une maison nouvelle ou plus grande (56 %).

Sur ce sujet, l’usage du conditionnel est de rigueur, car même s’ils ont une dette à la consommation relativement élevée, « 78 % des répondants pensent avoir la capacité d’emprunter encore plus », a indiqué PwC.

De nouveaux produits Quand même, la fibre consumériste continue de vibrer chez les Canadiens à revenu élevé. Ils sont sensibles à l’avènement de nouveaux produits pouvant les aider à mieux gérer leur dette. Par exemple, les « prêts intégrés » qui permettent de regrouper tous les emprunts d’un client dans un seul compte facile à modifier et d’établir des facilités de crédit individuelles les intéressent particulièrement.

Dans un tel type de prêt, une partie de l’emprunt peut être à taux fixe et à échéance de cinq ans, une autre partie peut être à taux fixe avec une échéance plus courte et le reste du prêt peut prendre la forme d’une marge de crédit traditionnelle.

Actuellement, moins d’un répondant sur cinq dispose d’un prêt intégré. Toutefois, lorsqu’on leur décrit les caractéristiques de ce produit, ils affirment dans une proportion écrasante (87 %) qu’ils seraient intéressés à consolider leur dette en un seul prêt facile à modifier si le taux d’intérêt était plus bas, note PwC.

La limite de l’endettement est atteinte La question des dettes personnelles défraie la manchette au pays depuis quelques semaines déjà. Hier, le quotidien Globe and Mail rapportait que le gouvernement du Canada souhaitait inscrire dans son prochain budget de nouvelles mesures visant à réduire l’endettement des Canadiens.

Pour ce faire, Ottawa s’est lancé dans une consultation auprès des grandes banques. Celles-ci seraient favorables à la réduction de la période maximale d’amortissement d’un prêt hypothécaire et à l’augmentation de la mise de fonds requise pour acheter une propriété.

La Banque Royale a fait remarquer que seule une minorité de Canadiens sont incapables de rembourser leur hypothèque, mais que la limite de l’endettement a clairement été atteinte.

C’est que la faiblesse des taux d’intérêt incite les consommateurs à emprunter, mais il n’y a plus beaucoup de marge de manoeuvre. En effet, la dette moyenne des ménages canadiens, incluant l’hypothèque et les soldes des cartes de crédit, s’établit à 96 100 $, ou 146 % de leur revenu. Cela signifie qu’une hausse des taux d’intérêt ou une vague de suppressions d’emplois auraient des conséquences néfastes pour un grand nombre de ménages.

Le ministre canadien des Finances, Jim Flaherty, a déposé dans son dernier budget des mesures rendant l’endettement difficile au-delà d’un certain niveau. Ces mesures demeurent cependant insuffisantes aux yeux des dirigeants des grandes banques du pays.

Ronald McKenzie