La hausse des taux fait trembler les Canadiens

Par La rédaction | 28 août 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Plus d’un tiers des Canadiens craint l’impact négatif de la hausse des taux d’intérêt sur leurs finances, selon un récent sondage de Forum Research. La classe moyenne, très endettée, semble particulièrement inquiète.

De fait, 34 % des répondants soutiennent que la récente hausse de 25 points de base du taux directeur de la Banque du Canada aura un impact négatif sur leurs finances, 12 % le qualifiant même d’extrêmement négatif. Parmi les plus alarmés, on retrouve 44 % des répondants âgés de 35 à 44 ans, de même que 39 % de ceux qui gagnent entre 60 000 et 80 000 dollars par année et 41 % de ceux dont le revenu annuel se situe entre 80 000 et 100 000 dollars.

COÛT DE LA VIE EN HAUSSE

Le sondage révèle aussi qu’une grande partie des Canadiens trouvent que la vie coûte plus cher qu’il y a trois ans, alors que bien des Québécois pensent plutôt l’inverse. En effet, 77 % des Ontariens, 78 % des Albertains et 79 % des résidents de la Colombie-Britannique sont d’avis que le coût de la vie a augmenté depuis trois ans. La moyenne canadienne s’élève à 71 %. Au Québec et dans les Prairies, seulement 59 % des répondants partagent cet avis. Un Québécois sur dix trouve, au contraire, que le coût de la vie a plutôt baissé pendant cette période.

DIS-MOI POUR QUI TU VOTES…

Étonnamment, l’un des facteurs qui semble avoir un impact significatif sur la perception du coût de la vie et de l’effet de la hausse des taux est… le positionnement politique. En effet, les répondants qui penchent du côté des libéraux fédéraux sont les moins nombreux à juger que la hausse des taux sera néfaste sur leurs finances (27 %) et à juger que le coûts de la vie a augmenté depuis trois ans (67 %). Les conservateurs, à l’inverse, sont beaucoup plus nombreux à juger que que la hausse des taux fera mal à leur budget (41 %) et que le coût de la vie a augmenté (83 %).

Le sondage a été réalisé auprès de 1 150 Canadiens via un système téléphonique vocal interactif, les 16 et 17 août 2017.

IMPACT MARGINAL

Pour l’instant, la hausse des taux ne se fait pas trop sentir, même chez ceux qui ont des prêts hypothécaires assez élevés à rembourser, juge Patrick Ercolano, gestionnaire de portefeuille chez MD Financial management, dans un article du Financial Post. Le détenteur d’une hypothèque de 500 000 $ payable sur 25 ans pourraient voir ses remboursements mensuels augmenter de 75 $ environ.

La situation pourrait changer si la Banque du Canada continue d’aller de l’avant vers son objectif d’un taux directeur à 4 %, prévient toutefois Louis-Philippe Rochor, professeur d’économie à l’Université Laurentienne. « La première et la seconde hausse, ça va, mais la troisième fois, il se pourrait que vous la ressentiez plus », dit-il.

Selon lui, les taux d’intérêt sont un mauvais outil pour gérer une économie. « C’est comme utiliser un marteau pour tuer une mouche, illustre le professeur. Certes, vous tuerez la mouche, mais vous détruirez peut-être aussi une bonne partie de votre table. »

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