La moitié des employés voudraient quitter : d’autres réactions

7 Décembre 2009 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Notre article intitulé Services financiers : la moitié des employés voudraient quitter (en hyperlien à la fin de ce texte), paru la semaine dernière, continue de susciter des réactions. On y apprenait notamment que, selon un sondage mondial de la firme Deloitte, près de la moitié (49 %) des employés du secteur des services financiers auraient l’intention de quitter leur boulot.

« Ayant travaillé dans plusieurs institutions financières (en Europe et au Canada) pendant 10 ans et ce, à différents niveaux jusqu’à directeur de succursale, écrit un lecteur montréalais, qui travaille au sein organisme fédéral lié au domaine financier. J’ai remarqué différents irritants qui poussent les employés à quitter les institutions financières. »

« L’exigence de rendement qui ne tient compte ni du secteur géoéconomique des succursales, ni de la quantité de personnel disponible pour exercer les tâches qui sont toujours plus nombreuses. Seul le rendement financier compte, poursuit-il. Même si des systèmes de qualité sont mis en place, il n’y a que peu de changements technologiques supportant ces changements. Pour prendre un exemple, cela fait plus de 10 ans que des banques européennes sont des banques sans papier et avec des systèmes de compensation électronique centralisés en temps direct, sans chèque (Banksys en Belgique par exemple). » […]

« Et pourtant je n’ai jamais rencontré autant de personnes dédiées à leur métier, des gens passionnés par le public et le désir de servir, écrit-il plus loin. Malgré cette passion que j’ai pour les institutions financières et pour le service à la clientèle (je détiens une maîtrise en gestion des institutions financières), je ne percevais aucun avenir à long terme dans les banques, car celles-ci sont obnubilées par un rendement croissant de 10 %-15 % par année, alors que la croissance de l’économie n’est que de 2 %-3 % au cours des bonnes années. On ne peut avoir un rendement supérieur sans investir réellement en ses employés et dans la technologie qui supporte leurs activités, spécifiquement dans le secteur des services financiers qui a besoin de cerveaux et de personnes pour servir », conclut-il.

« Il est surprenant de constater à quel point les conseillers et planificateurs financiers sont à la merci des ronds-de-cuir de multiples organismes qui nous imposent des factures de plus en salées pour des raisons administratives XYZ, écrit un autre lecteur, qui est planificateur financier, représentant en épargne collective et conseiller en sécurité financière à Québec. Je n’arrive pas à saisir ce que j’en retire à part le fait de contribuer généreusement aux salaires crées dans ces boîtes. Tout cela devient pesant, irritant et certainement décourageant pour plusieurs d’entre nous, et surtout les nouveaux venus. »

Vos premières réactions « C’est sur que les gens des services financiers sont malheureux, écrivait plus tôt la semaine dernière un représentant en épargne collective et conseiller en sécurité financière du Lac-Saint-Jean. Avec toute la gang de fraudeurs qu’on a eue, les gens croient qu’on est tous pareils. Pourtant, on est 35 000 à détenir des permis et il y a à peine quelques fraudeurs. »

« Avec toutes les législations, les exigences et tout le tralala imposé par l’AMF, on a une écoeurantite aiguë de la paperasse », ajoutait-il dans son courriel.

« J’avais 31 ans quand j’ai quitté la plus grande banque canadienne, en 2007, pour plusieurs raisons, écrivait de son côté un autre lecteur qui souhaite garder l’anonymat. Nos banques canadiennes très rentables n’ont qu’une perspective à cour terme de leur effectif, et non à long terme. Il y a beaucoup de possibilités dans le secteur actuellement, mais la qualité des postes est douteuse. La lourdeur du travail et la performance demandée sont très exigeantes. Et la rémunération n’est pas concurrentielle. »

« Je suis quand même resté dans le secteur de l’assurance vie, où les perspectives sont excellentes. Par contre, la performance c’est la seule chose qui est considérée », concluait-il.