La plus forte poussée de l’inflation en cinq ans n’inquiète pas Desjardins

24 septembre 2008 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Les prix à la consommation au pays ont bondi de 3,5% d’août 2007 à août 2008, rapporte Statistique Canada. Sur une base annualisée, il s’agit de la plus forte augmentation depuis mars 2003. L’inflation avait alors franchi les 4%.

Les prix de l’essence sont les principaux responsables de cette poussée. En août, ils ont flambé de 26,3% en regard de l’an dernier à la même période. Autres coupables: le gaz naturel, le mazout, le kérosène et les autres combustibles fossiles. Dans l’ensemble, les prix de l’énergie ont augmenté de 20,2% d’août 2007 à août 2008.

Si l’on exclut l’énergie, l’inflation au pays a progressé de 1,8%, en hausse de 0,2% par rapport à juillet.

Outre l’énergie, les transports, le logement et les aliments ont contribué à stimuler l’inflation. Après avoir affiché +3,7% en juillet, les prix des aliments ont augmenté de 4,5% en août et ont continué d’exercer une pression à la hausse sur l’inflation. «Les prix des aliments achetés au magasin se sont accrus de 5,2%, soit la hausse sur 12 mois la plus importante observée depuis juin 2001», note Statistique Canada.

Les prix des produits de boulangerie et des produits à base de céréales (+14,9%) ont continué d’exercer la pression à la hausse la plus importante sur les prix des aliments achetés au magasin. Les prix des produits de boulangerie et des produits à base de céréales, qui sont à la hausse depuis la fin de 2007, ont affiché en août la croissance sur 12 mois la plus forte en près de 30 ans (septembre 1981).

Ces données n’inquiètent pas trop Benoit P. Durocher. «Ces pressions à la hausse devraient cependant s’estomper d’ici la fin de 2008. […] Les prix du pétrole brut se maintiennent depuis plusieurs semaines à des niveaux nettement inférieurs au sommet observé à la mi-juillet. Les prix à la pompe devraient donc continuer à se corriger au cours des prochains mois», prévoit l’économiste du Mouvement Desjardins.

Pour ce qui est du secteur immobilier, la hausse des prix des propriétés se poursuit au pays, mais à un rythme moins rapide depuis quelques mois. Les taux hypothécaires sont aujourd’hui inférieurs à ceux observés il y a un an, «ce qui devrait contribuer à réduire les frais d’intérêt», note Benoit P. Durocher.

Dans ces conditions, le taux annuel d’inflation totale pourrait revenir à l’intérieur de la fourchette cible de la Banque du Canada (entre 1% et 3%) vers la fin de 2008.

Puisqu’il n’y pas péril en la demeure et que l’économie est «pratiquement à plat», les autorités monétaires canadiennes penseront probablement à réduire leurs taux d’intérêt directeurs d’ici la fin de l’année, conclut Benoit P. Durocher.