La rémunération des fonctionnaires plombe l’épargne-retraite

Par Ronald McKenzie | 15 novembre 2013 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Une nouvelle étude de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) va soulever l’ire des employés de l’État.

Si les fonctionnaires étaient payés selon les normes du secteur privé, dit la FCEI, une famille type où les deux conjoints travaillent disposerait de 3110 $ de plus par année pour investir dans son épargne-retraite. Pour l’organisme patronal, voilà « une raison de plus de ne pas augmenter les cotisations du RPC/RRQ ».

La publication de ces résultats coïncide avec la rencontre des premiers ministres provinciaux du Canada, qui devraient discuter de la hausse des cotisations du RPC et du RRQ vendredi, à Toronto.

« Compte tenu des salaires et des avantages sociaux qui leur sont versés, les fonctionnaires fédéraux, provinciaux et municipaux gagnent entre 25 % et 42 % de plus que les employés du secteur privé. Si les salaires du secteur public étaient alignés sur ceux du secteur privé, les Canadiens économiseraient 27 milliards de dollars par année, soit 1555 $ par travailleur ou 3110 $ par famille où les deux conjoints travaillent », calcule la FCEI.

Martine Hébert, vice-présidente, Québec, et porte-parole nationale de la FCEI, a déclaré : « Les contribuables comprennent difficilement pourquoi il faudrait imposer une hausse des taxes sur la masse salariale quand ils voient que le système de retraite à deux vitesses qu’ont créé leurs gouvernements force la majorité des contribuables à remplir le bas de laine de la minorité qui travaille dans le secteur public. Les propriétaires de PME reconnaissent la nécessité d’aider les contribuables à mettre de l’argent de côté pour leur retraite, mais ils refusent de croire que la seule solution soit une hausse des taxes sur la masse salariale que paient les employeurs et leurs employés. »

Selon l’analyse de la FCEI, le modèle de hausse obligatoire des cotisations du RPC et du RRQ proposé par le ministre des Finances de l’Île-du-Prince-Édouard se traduirait par une perte de 500 000 années-personnes d’emploi et par une baisse de 1 % des salaires.

« Même certains sondages effectués par des syndicats du secteur public révèlent que la majorité des Canadiens ont de la difficulté à épargner pour la retraite parce qu’ils n’en ont pas les moyens, ajoute madame Hébert. Ce n’est pas une hausse des taxes sur la masse salariale qui va les aider. Ça va plutôt donner aux gouvernements une excuse pour fermer les yeux sur les salaires et les avantages sociaux trop généreux et inéquitables dans le secteur public », déplore Mme Hébert.

Ronald McKenzie