La rentabilité du Mouvement Desjardins en prend pour son rhume au 1er trimestre

16 mai 2008 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Une dévaluation additionnelle du portefeuille de PCAA, des baisses de revenus et des conditions de marché difficiles ont sérieusement entamé la rentabilité du Mouvement Desjardins au 1er trimestre de 2008.

La coopérative enregistre ainsi un excédent avant ristournes de 67 millions de dollars, en baisse de 75 % sur celui du 1er trimestre de 2007. Elle prévoit verser des ristournes aux membres de 122 millions de dollars, comparativement à 111 millions de dollars l’an dernier. Le rendement des capitaux propres a subi l’impact de ce recul, s’établissant à 2,9 % seulement, comparativement à 12,4 % l’an dernier.

Toutes les unités d’affaires de Desjardins en ont arraché au 1er trimestre. Le secteur des particuliers et des entreprises, qui regroupe entre autres le réseau des caisses, la Fiducie Desjardins et la Caisse centrale Desjardins, a dégagé un excédent avant ristournes de 35 millions de dollars, en baisse de 81 %. Desjardins explique ce fléchissement par une baisse de 12 % de ses revenus, de même que une dévaluation de 196 millions de dollars du portefeuille de PCAA géré dans cette unité d’affaires.

La division Desjardins Sécurité financière (DSF) a affiché un bénéfice net de 36 millions de dollars, comparativement à 50 millions (- 28 %) en 2007. DSF a été affectée par les turbulences et les incertitudes sur les marchés financiers. Les placements qu’elle détient sous forme de PCAA ont été dévalués, entraînant une baisse de valeur de 13,6 millions de dollars à ses résultats nets du trimestre. Dommage, car les volumes de primes d’assurances individuelles et collectives ont augmenté de 4 et de 54 millions de dollars, respectivement.

Valeurs mobilières Desjardins et les autres activités de gestion d’actifs ont enregistré globalement une perte nette de 4 millions de dollars, contre un profit net de 9 millions l’an dernier. Desjardins explique cette contre-performance par la «situation défavorable qui prévaut sur les marchés financiers».

Autre résultat maculé de rouge, en assurance de dommages cette fois. Desjardins Groupe d’assurances générales (DGAG) a affiché une perte nette de 2,2 millions de dollars comparativement à un bénéfice net de 27,6 millions de dollars en 2007. Une hausse de la sinistralité en assurance habitation et en assurance des entreprises expliquent cette situation.

La nouvelle présidente du Mouvement Desjardins a tenu à se faire rassurante. «Notre réseau de caisses continue de bien performer et présente une bonne croissance de ses revenus d’exploitation et un bon contrôle de ses coûts, ce qui mérite d’être souligné», a déclaré Monique F. Leroux.

Elle a ajouté que ce sont des «éléments particuliers» qui ont atténuéla rentabilité de Desjardins. Elle parle ici de la dépréciation additionnelle des PCAA. Au total, Desjardins a dû inscrire une charge de 220 millions de dollars à cet effet. Cela représente 11 % de la valeur du portefeuille, dont la majeure partie, on l’a vu, concerne le secteur des particuliers et des entreprises. En 2007, rappelons-le, Desjardins avait déjà radié pour 273 millions de dollars d’actifs viciés par des PCAA problématiques.

Si l’on exclut cette dévaluation, l’excédent avant ristournes aurait été de 217 millions de dollars. C’est quand même une baisse de 18 % par rapport à celui du 1er trimestre de 2007. Malgré tout, Desjardins se classe toujours parmi les institutions financières les mieux capitalisées au Canada. Son ratio de capital de première catégorie s’établit à 14,04 % au 31 mars 2008, par rapport à 14,18 % un an auparavant, «un niveau supérieur à sa cible de capitalisation et l’un des meilleurs de l’industrie», souligne la coopérative.