La reprise est en Europe

Par La rédaction | 18 janvier 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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« Les actions européennes affichent des rabais injustifiés », soutient Heather Arnold, directrice de la recherche chez Templeton Global Equity Group, notamment dans les secteurs financiers et — vous avez bien lu — énergétiques.

C’est l’une des déclarations, que certains trouveront étonnante, qu’on peut lire dans une chronique parue sur le site de Morningstar Canada.

Deux grands facteurs, d’après Heather Arnold, rendent actuellement nombre de titres européens peu chers :

  • Les crises financières qui ont frappé la Grèce, l’Espagne et l’Italie depuis 2008 ont plombé la vitalité économique du Vieux Continent.
  • L’Europe a encore beaucoup de chemin à parcourir pour afficher la même vigueur que les États-Unis.

Des vents favorables commencent toutefois à vouloir souffler. « On pourrait dire que 2015 a pratiquement marqué le début de la reprise européenne », estime la cogestionnaire du Fonds mondial équilibré Templeton, qui pèse 410 M$.

DES TITRES BON MARCHÉ

Résultat? « Il existe un fort potentiel de reprise économique et de reprise des bénéfices, ajoute-t-elle. Quand la reprise se confirmera, le rabais des actions européennes pourra certainement se resserrer. »

Heather Arnold cite en exemple les titres des banques européennes, qui se négocient actuellement à 0,9 fois leur valeur comptable, comparativement à 1,2 fois pour les institutions financières américaines. Il s’agit d’un « rabais » de 25 %.

« Et il est possible de trouver des banques européennes encore meilleur marché », souligne-t-elle. Elle affectionne entre autres le titre de la Standard Chartered PLC, une importante banque britannique très active en Asie et en Afrique, des marchés en croissance.

Dans le secteur industriel, elle observe des écarts entre la valeur de titres d’entreprises américaines et européennes pouvant atteindre 40 %.

Elle estime par exemple que le titre de Technip SA, un fournisseur français de services du secteur du pétrole et du gaz naturel, pourrait gagner 80 % d’ici cinq ans. Il a perdu la moitié de sa valeur depuis son sommet de 2013.

L’action se négocie à environ 1,1 fois sa valeur comptable et verse un dividende de 3,3 %. De plus, le carnet de commandes de la compagnie est bien rempli pour les trois années à venir. « Comparativement à ses perspectives de bénéfices à long terme, [l’action] est très sous-évaluée », dit-elle.

Bourses : une chute de 20 %, vraiment?

Voilà le lugubre scénario « en vogue » qu’évoque le quotidien Les Échos. « Une correction serait en vue sur les indices boursiers, l’onde de choc venant des États-Unis », lit-on.

Les indices boursiers, le cours du brut, le prix des matières premières, qui ont tous piqué du nez depuis le début de l’année, ne sont pas sans rappeler la correction de 1998.

Pour l’économiste franco-suisse Michel Santi, il est toutefois « impossible de tirer des parallèles rigoureux et mathématiques ».

Si la poursuite de la baisse des indices semble probable, « le scénario d’une baisse de 20 % par rapport aux plus hauts de novembre (juste avant le décrochage de décembre, qui s’est accéléré en janvier) constitue […] une limite plutôt que le début d’un cycle baissier », estime quant à lui Alexandre Baradez, chef de la stratégie de marchés au groupe financier IG, à Paris.

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