La survie de la planète passerait par le capitalisme

20 février 2008 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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La lutte contre le réchauffement global de la planète pourrait avoir un adepte beaucoup plus efficace qu’Al Gore : le capitalisme. Voilà ce que croient des experts réunis mardi dernier lors d’un sommet de l’investissement à New York.

Même si l’ex-vice-président et candidat à la Maison-Blanche a reçu le Prix Nobel de la paix l’année dernière pour avoir attiré l’attention du public sur la question environnementale, ce sont plutôt les occasions d’affaires en or qui pourraient faire pencher la balance en matière de gaz à effet de serre, d’après eux.

Aux États-Unis, l’argent coule déjà à flot pour le développement de technologies vertes et de procédés environnementaux. Les investissements dans ce secteur pourraient exploser au cours des prochaines années si, tel que prévu, le gouvernement impose des restrictions en matière d’émissions de gaz à effet de serre, principaux vecteurs du changement climatique.

«Le capitalisme mènera la barque», a déclaré Vinod Khosla, président-fondateur de Sun Microsystems et capital-risqueur réputé. Au cours de son allocution, il a rappelé que seuls les incitatifs financiers convaincront les consommateurs de modifier leurs habitudes énergétiques. «Si ces enjeux deviennent économiques, ça marchera», a-t-il dit.

Déjà, la Bourse du carbone que pourrait mettre en place le gouvernement américain stimule l’innovation. Les détenteurs de capitaux de risque, par exemple, investissent actuellement dans de nouvelles technologies qui font en sorte que le ciment (un important émetteur de gaz à effet de serre) puisse absorber le carbone. À la limite, les fabricants de ciment pourraient donner leur production et quand même réaliser des bénéfices grâce aux crédits sur le carbone accordés par le gouvernement.

Selon Peter Darbee, pdg du géant énergétique américain PG&E, les technologies pour freiner le réchauffement climatique existent déjà, mais les politiciens se traînent les pieds dans ce dossier. Quant à Vinod Khosla, il ne partage par le pessimisme de nombreux environnementalistes devant la montée de puissances telles que l’Inde ou la Chine, qui font grimper la demande énergétique en adoptant un mode de vie à l’occidentale. Selon lui, ce n’est pas la première fois que la résistance au changement se fait sentir. L’afflux de fonds fera en sorte que les nouvelles technologies vont tout révolutionner.