L’accès à la propriété se détériore au Québec

Par La rédaction | 11 mai 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Les ménages canadiens ont eu plus de mal à acquérir une propriété au cours du trimestre écoulé que durant les trois derniers mois de 2015, indique une étude publiée ce matin par Desjardins.

Selon son auteure, l’économiste Chantal Routhier, cette contraction est avant tout attribuable à la hausse de 6,5 % du prix de vente moyen d’une résidence au pays. Les revenus après impôts des ménages ont peu progressé, alors que les taux hypothécaires sont demeurés stables.

Résultat, l’Indice d’abordabilité Desjardins (IAD) est resté inférieur à sa moyenne historique, ce qui signifie que l’accès à la propriété a été plus difficile en début d’année que ce qu’il a été observé en moyenne depuis 1996.

L’IAD EN BAISSE AU QUÉBEC

Au Québec, l’IAD a également fléchi au premier trimestre puisque la progression du prix de vente moyen d’une résidence y a crû « beaucoup plus rapidement que les revenus après impôts des ménages », relève Chantal Routhier.

Les agglomérations de Saguenay, Trois-Rivières et Montréal ont vu leur Indice baisser, tandis qu’à Québec et Ottawa-Gatineau, celui-ci a au contraire progressé. Le changement le plus notable a été observé à Sherbrooke, où l’accès à la propriété s’est le plus bonifié en raison de la chute de 19,2 % du prix de l’immobilier résidentiel.

La ville a obtenu le meilleur résultat parmi les 20 régions métropolitaines de recensement (RMR) canadiennes évaluées dans l’IAD (+21,5 points), avec un prix de vente moyen des maisons de 228 813 $, contre 283 110 $ au dernier trimestre de 2015.

Le marché de Trois-Rivières, lui, est resté relativement stable avec une légère détérioration de trois points. À noter que cette région affiche le prix de vente moyen le moins élevé parmi les RMR étudiées par Desjardins avec 159 269 $ au premier trimestre 2016, contre 157 982 $ à la fin de l’année dernière.

DÉGRADATION EN ONTARIO

L’accès à la propriété s’est aussi détérioré en Ontario, relève Chantal Routhier. L’IAD a diminué dans toutes les agglomérations, sauf celles de Kingston et de Thunder Bay. Les baisses les plus importantes ont été enregistrées à Windsor, à St.Catharines-Niagara et à Toronto.

Dans ces régions, les revenus après impôts des ménages ont soit stagné ou légèrement diminué, alors que les prix de vente moyens d’une résidence ont augmenté entre 5 % et 6 % entre le dernier trimestre de 2015 et le premier de 2016.

VANCOUVER, VILLE LA MOINS ABORDABLE

Ailleurs au Canada, notamment à Winnipeg et à Vancouver, l’accessibilité à la propriété a également régressé au cours des trois premiers mois de l’année. Un phénomène dû au fait que les prix de vente moyens d’une résidence ont affiché des croissances relativement fortes en regard de celles des revenus après impôts des ménages, selon Desjardins. La métropole britanno-colombienne continue d’être la ville la moins accessible au pays, avec un prix de vente moyen des maisons qui atteint désormais 1 058 270 $.

L’IAD est calculé en faisant le ratio entre le revenu disponible moyen des ménages et le revenu nécessaire pour obtenir une hypothèque sur une résidence au prix moyen (le revenu de qualification). Le revenu de qualification, lui, est calculé à partir des coûts de possession d’une résidence (charges hypothécaires, taxes foncières et coûts des services publics).

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