L’accès à la propriété s’est dégradé en 2016

Par La rédaction | 22 Décembre 2016 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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L’accès à la propriété a continué de se détériorer dans tous les marchés au Canada au troisième trimestre, selon un rapport publié hier par Recherche économique RBC.

Intitulé Tendances immobilières et accessibilité à la propriété, celui-ci relève que l’« accessibilité immobilière » a atteint son niveau le plus bas en près de huit ans.

Ainsi, la mesure globale d’accessibilité à la propriété au Canada de RBC a augmenté pour un sixième trimestre consécutif (+1,3 %), pour s’établir à 44,3 % (une hausse de cet indice représente une détérioration de la situation). C’est le segment des maisons individuelles qui a, une fois encore, enregistré la progression la plus importante (+1,3 %, pour atteindre 49,4 %), suivi par celui des appartements en copropriété (+0,8 %, à 35,6 %).

VANCOUVER ET TORONTO DANS LE ROUGE

Pour la première fois depuis près de deux ans, ce n’est pas la région de Vancouver qui a enregistré la plus forte érosion. Ce titre revient désormais à la région du Grand Toronto, où la mesure globale de RBC a bondi de 3 % pour se hisser à 63,7 %, soit son plus haut niveau depuis le sommet historique atteint au printemps 1990.

La région de Vancouver demeure toutefois le marché où les coûts de propriété sont les plus élevés en part du revenu des ménages, ajoute RBC : la mesure globale s’y établit à 92 % pour l’ensemble des catégories de logement (+2,2 %). L’institution financière note qu’il s’agit là encore d’un sommet depuis qu’elle a commencé à compiler des statistiques sur l’immobilier au milieu des années 1980, ce qui « reflète le prix extrêmement élevé des maisons individuelles ».

RBC estime par ailleurs que les nouvelles règles sur l’assurance hypothécaire instaurées cet automne par le gouvernement fédéral « pourraient favoriser l’accessibilité avec le temps » mais qu’en 2017, « on assistera probablement à une lutte entre ces mesures stratégiques visant à stabiliser le marché et la hausse des taux d’intérêt à long terme, qui tireront l’accessibilité dans des directions opposées ». Pour l’instant, il est difficile de prévoir l’incidence que ces facteurs auront sur les coûts de propriété, conclut-elle.

DU CÔTÉ DE MONTRÉAL ET DE QUÉBEC

Toujours au troisième trimestre, l’activité de revente est restée à la hausse dans la métropole québécoise, affichant des gains dans toutes les catégories de logement.

« La confiance s’est renforcée [en 2016] grâce à une amélioration du marché de l’emploi et malgré une légère baisse de l’accessibilité à la propriété », indique le rapport. La mesure globale de RBC y a ainsi grimpé de 0,7 % pour se fixer à 40 %, « ce qui ne devrait néanmoins pas signaler de tensions pour les acheteurs », assure la banque.

« Cette récente érosion de l’accessibilité est attribuable à une accélération modérée de la hausse des prix. Les vendeurs ont recouvré un certain pouvoir d’établissement des prix en 2016 grâce au resserrement des conditions de l’offre et de la demande, bien que ces dernières demeurent équilibrées », soutient dans un communiqué Craig Wright, économiste en chef chez RBC.

Enfin, le rapport mentionne que « l’accessibilité médiocre exerce peut-être une pression sur les acheteurs » à Québec, où la mesure globale de RBC reste supérieure à la moyenne à long terme enregistrée dans la région depuis 2012, pour s’établir à 34,3 % (+0,5 %), malgré un nombre élevé de résidences disponibles.

« La revente y demeure peu vigoureuse alors que l’offre continue de subir les effets du grand nombre de logements à vendre. En ce moment, l’équilibre entre l’offre et la demande continue de favoriser les acheteurs, ce qui atténue habituellement la hausse des prix », conclut Craig Wright.

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