L’AMF inflige un camouflet à Option consommateurs

8 novembre 2007 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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«La façon dont Option consommateurs a agi a eu pour effet d’entacherla réputation de l’ensemble des membres de l’industrie québécoisede la distribution des produits et services financiers et n’a pas permisd’atteindre pleinement l’objectif d’informer les consommateurset d’encourager l’épargne.»

C’est sans ambiguïté que l’Autorité des marchésfinanciers(AMF)a condamné l’enquête du groupe Option consommateurs,dont les résultats controversés ont été publiésdans l’édition d’octobre 2007 du magazine Protégez-Vous.

Après avoir examiné le rapport préliminaire de l’organismeconsumériste, l’AMF constate que celui-ci «n’a pasclairement apporté les nuances et réserves nécessairesauxquelles l’Autorité était en droit de s’attendredans la divulgation des résultats». Le titre de l’article(L’incompétence règne) et certains passages(comme«Vous avez une chance sur deux de rencontrer quelqu’un d’incompétent»)ont eu pour effet de généraliser les résultats de l’étudeà l’ensemble de l’industrie. Or, Option consommateurs lui-mêmeestime dans son rapport que son faible échantillonnage ne lui permetpas de tirer des conclusions générales. Pourtant, aucune phraseà cet effet ne figurait dans l’article de Protégez-Vous.

L’AMF critique également le fait que la note de passage a étéfixée arbitrairement à 65 %. «En traçant cette barre,cela a permis de conclure que la moitié des conseillers avait échouéle test. Cette pratique manque d’objectivité et semble plutôtavoir été déterminée pour des fins éditoriales»,tranche l’AMF.

En outre, l’AMF déplore la manière cavalière aveclaquelle Option consommateurs et Protégez-Vous ont publicisé cesrésultats partiels. D’abord, ils sont allés de l’avantalors que le rapport final n’avait pas encoré étéproduit. Ensuite, l’AMF, qui a financé cette enquête, auraitaimé être prévenue que ces résultats seraient dévoilésau cours d’une conférence de presse. Enfin, l’Autoritéfait remarquer que les recommandations qui devaient être élaboréesavec l’industrie, «conformément aux objectifs initiaux del’étude», ne seront vraisemblablement connues qu’àla livraison du rapport final, soit deux mois après la divulgation desrésultats préliminaires. «Cette manière de procéderest inadéquate et inacceptable», tonne-t-elle.

L’AMF tient à rappeler qu’elle et la Chambre de la sécuritéfinancière assurent la protection du public par un encadrement déontologiqueet une supervision des représentants et des firmes. «Les investisseurssont donc en droit de s’attendre à des services conformes aux règleset aux lois et si cela n’est pas le cas, tout représentant ou firmereconnu coupable d’avoir commis des infractions sera sanctionné»,a-t-elle conclu.