Langue de travail : la Banque Nationale encore sur la sellette

Par La rédaction | 16 Décembre 2011 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Les mesures mises en place par la Banque Nationale pour réitérer le caractère fondamental du français comme langue de travail sont « mollassonnes » et « insultantes », estime le Mouvement Québec français (MQF).

Afin de forcer l’institution à annoncer des « mesures rigoureuses et efficaces pour refranciser les relations de travail à la Banque Nationale », l’organisme invite les Québécois à « retirer le plus tôt possible tout avoir qu’ils y possèdent ».

Elle leur demande également de cesser d’utiliser leur carte de crédit de la Banque Nationale et de contacter le président de la Banque Nationale, Louis Vachon, pour lui témoigner leur indignation.

Cette campagne de protestation a été lancée par Jean-François Vallée, le président du MQF du Bas-Saint-Laurent, qui a retiré une hypothèque de 175 000 $, fermé un compte et annulé une carte de crédit de cette institution à qui il était pourtant fidèle depuis 25 ans.

Rappelons que, en novembre dernier, la Banque Nationale a instauré les mesures suivantes en réaction à un article du quotidien La Presse selon lequel l’anglais serait devenu « la principale langue de travail d’un grand nombre d’employés à la Banque Nationale ».

  • Mise en place progressive de façons de faire assurant le renforcement du déroulement des réunions et des échanges en français au Québec, sauf dans certains cas particuliers. Cela découle du dialogue en cours entre les gestionnaires et les équipes de travail des secteurs concernés pour trouver des solutions viables aux enjeux soulevés concernant la langue de travail.
  • Au Québec, encouragement actif des gestionnaires qui démontrent une moins bonne maîtrise du français à suivre des cours d’apprentissage ou de perfectionnement. John Cieslak, premier vice-président à la direction, technologie de l’information, approvisionnement et performance organisationnelle, suivra des cours de français.
  • Intensification du suivi des contrats externes relatifs à l’affichage afin d’assurer le respect des politiques d’affichage de la Banque prévoyant la prédominance du français au Québec et le respect des directives des sites hôtes à l’extérieur du Québec.

À l’évidence, ces mesures ne satisfont pas le MQF. La Banque Nationale « devrait exiger énergiquement que toutes les réunions se déroulent en français dès maintenant et ne pas déjà prévoir d’exceptions. Il apparaît que la Banque espère davantage calmer la crise médiatique que d’instaurer véritablement le français comme langue de travail », note le MQF.

Il somme la Banque Nationale « d’envoyer tous ses cadres unilingues en session d’immersion de français jusqu’à ce qu’ils soient capables de tenir des conversations de travail fonctionnelles et que tous les rapports, tous les programmes, tous les logiciels, toutes les rencontres se fassent en français à l’interne et à l’externe ».

La rédaction