L’APCSF veut sauver les frais d’acquisition reportés

Par La rédaction | 6 février 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Dmitriy Shironosov / 123RF

L’Association professionnelle des conseillers en services financiers (APCSF) publie une pétition adressée au ministre des Finances pour lui demander de ne pas abolir les frais d’acquisition reportés. 

Au moment de publier cet article, la pétition avait été signée par près de 1 150 internautes. Le document est offert en français et en anglais.

L’APCSF demande aux conseillers de la signer en ligne ou de l’imprimer et de l’envoyer à M. Éric Girard, le ministre des Finances. L’Association a rencontré M. Girard le 8 janvier dernier. Elle lui avait exprimé son inquiétude quelques semaines après que l’Autorité des marchés financiers (AMF) a annoncé l’interdiction prochaine des frais d’acquisition reportés. « Le Ministre nous a dit qu’il regarderait cela attentivement », précise Flavio Vani, le président de l’APCSF.

GARDER UN ACCÈS AUX CONSEILS POUR TOUS

« Il faut faire savoir au Ministre qu’il est très important pour les conseillers, et surtout pour la clientèle, de garder la possibilité que les citoyens du Québec aient accès aux services financiers », explique M. Vani, qui s’attend à des milliers de signatures dans les prochains jours.

C’est que, pour l’APCSF, les frais d’acquisition reportés permettent aux ménages ne pouvant pas placer plus de 100 000 $ en épargne de bénéficier des services d’un conseiller en services financiers. Le report des frais permet d’étaler la charge d’investissement dans un placement. De plus, ce système incite les épargnants à maintenir leurs placements durant une certaine durée, jusqu’à sept ans, ce qui leur évite le paiement de frais de sortie.

Cela explique notamment la bonne performance des fonds à frais d’acquisition reportés, comparativement aux fonds à honoraires, expliquait Fabien Major en entrevue à RDI l’an passé.

Sans ces frais d’acquisition reportés, les ménages au revenu modeste n’auront plus les moyens de consulter un conseiller financier. Et les conseillers indépendants ne pourront plus subsister, affirme le président de l’APCSF.

« Les gens fortunés auront toujours les moyens de consulter des fiscalistes, des comptables et des conseillers financiers, souligne M. Vani. Mais les petits épargnants n’auront pas d’autre choix que d’aller dans une banque se faire donner des produits de réseaux de distribution intégrés. »

Le premier impact d’une abolition des frais d’acquisition reportés sera de décourager la relève en matière de conseil financier indépendant, prévient M. Vani.

La rédaction