L’auto, la « pire dette » ? : vos réactions

27 octobre 2009 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
4 minutes de lecture

Notre article intitulé L’auto, la « pire dette » pour vos clients ? a fait réagir nombre d’entre vous à la suite de sa parution, le 22 octobre dernier (voir article en hyperlien à la fin de ce texte). Une conseillère, Stephanie Holmes-Winton, y livre un vibrant plaidoyer contre l’automobile.

D’entrée de jeu, elle affirme que l’auto constitue la « pire dette » que les épargnants peuvent contracter. « Certes, l’endettement par carte de crédit est terrible, mais, en général, les consommateurs savent que les intérêts sont souvent prohibitifs et qu’il est sage de les éviter », lance-t-elle notamment.

Voici quelques-unes de vos réactions :

« Tout ce qui est dit, dans l’article est vrai, même si cela frappe l’imagination. C’est probablement là d’ailleurs la grande force de cet article », écrit un conseiller financier de Sherbrooke.

« Toutefois, il y a un point que la conseillère aurait dû toucher, selon moi. C’est bien beau de dire que la valeur d’un véhicule a diminué de moitié après 4 ans et que le véhicule d’occasion est plus avantageux que le neuf à cause de la dépréciation, mais il faut aussi considérer le taux de financement. »

« Lorsque l’on achète un véhicule d’occasion de moins de 12 500 $ environ, il faut alors financer son acquisition comme un prêt personnel. Si l’individu n’a pas une marge de crédit suffisante, il pourrait donc payer un taux d’intérêt de 13,75 % pour un taux fixe de 5 ans (voir le site de Desjardins) », illustre-t-il.

« Or, considérant les nombreuses offres promotionnelles, il est possible de se procurer des véhicules neufs avec des taux de 0 %, 1,99 %, 4,99 %. Je vous dirais qu’entre payer un véhicule d’occasion à 10 000 $ à un taux de 13,75 % et se procurer un véhicule neuf de 20 000 $ à 1,9 %, son principe de dépréciation ne tient pas la route », estime notre conseiller, qui est aussi détenteur d’un MBA.

« Comme vous pouvez le voir dans le tableau plus bas, je devrais alors comparer le coût de 10 000 $ pour mon véhicule d’occasion avec un coût de 15 112 $ pour un véhicule neuf ! Au même titre que pour tout type de placements, c’est le coût réel qui est le plus important. Or, considérant l’amélioration au niveau de la sécurité, de l’économie d’essence et du coût des réparations, pour ma part, je choisirais le véhicule neuf. C’est sûr que si le client a un bon taux d’intérêt sur sa marge de crédit, par exemple 5,99 %, l’écart ne sera que de seulement 2 000 $. »

Taux intérêt

1,90%

3,99%

5,99%

8,85%

13,75%

Prix

20 000 $

18 992 $

18 092 $

16 905 $

15 112 $

Durée

60 mois

60

60

60

60

Paiement

349,68 $

349,68 $

349,68 $

349,68 $

349,68 $

Frais intérêt

980,86 $

1 988,85 $

2 889,06 $

4 076,32 $

5 868,57 $

Coût réel total

20 980,86 $

20 980,86 $

20 980,86 $

20 980,86 $

20 980,86 $

« Or, j’ai constaté que, depuis la crise du crédit, que la majorité des institutions financières en ont profité pour augmenter substantiellement le taux d’intérêts de leur marge de crédit. Il ne reste à peu près plus que les marges de crédit avec garantie hypothécaire qui offre, encore, des taux suffisamment alléchant, pour profiter d’une véritable économie sur l’achat d’un véhicule d’occasion », conclut-il.

L’auto avant le REER ? « Je suis entièrement de l’avis de Stephanie Holmes-Winton, écrit de son côté André Leclerc, représentant en épargne collective et courtier en assurance vie du Lac-Saint-Jean. Les gens préfèrent une auto neuve dans l’entrée de maison et rien dans leur REER. J’ai malheureusement vu ça trop souvent. »

« C’est quoi son problème à elle (référence à l’auteure de l’article, demande un planificateur financier et conseiller en sécurité financière de Brossard. On retourne à cheval ? L’auto, ce n’est pas une dette, c’est une nécessité. Et c’est avec ça qu’on s’en va gagner notre argent ! », conclut-il.

« Le culte de l’auto ça nous appartient!, estime quant à lui un planificateur financier montréalais, qui a aussi souhaité garder l’anonymat. Nous sommes des Nord-Américains. Vive l’automobile ! Une voiture = une dette ? Pas certain. C’est surtout une nécessité et une fierté tout à fait nord-américaine de posséder sa propre voiture ».

« Respectons les choix de nos clients !, ajoute-t-il. Acheter ou louer ? On peut guider nos clients pour le calcul, mais la décision leur appartient […] Ce n’est pas le rôle du planificateur financier de décider du style de vie de ses clients. »