Le Canada n’échappera pas à la récession

Par La rédaction | 12 février 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Piggy bank with plasters concept for financial crisis or economic depression

Le mot est maintenant sur les lèvres de tous les investisseurs : récession. C’est, du moins, ce que révèle une chronique du Financial Post parue mercredi, qui met en doute les capacités du Canada à s’en sortir aussi bien qu’en 2008 en cas de nouveau plongeon de l’économie mondiale.

L’article compare en effet la situation actuelle avec la période post-1929.

« Je suis certain qu’il y a un historien quelque part en train de comparer les courbes économiques actuelles avec celles de la période ayant suivi la Grande Dépression de 1929, lit-on. Il doit noter le krach de 1929, puis la récession de 1933 quatre ans plus tard et enfin le trou noir de 1937. Et voir le schéma se répéter avec la crise financière de 2008, la crise de la zone euro en 2011-2012 et, potentiellement, une récession mondiale en 2016. »

Force est de constater que le risque est grand et les dommages potentiels énormes, croit l’auteur. Si ces signaux sont justes, nous devrions goûter à une crise bien plus importante que le petit creux traversé l’an dernier. Et cette fois, le Canada – affaibli par la chute du prix des matières premières et la dette des consommateurs – n’y échappera pas.

« Bien sûr, les signaux peuvent être trompeurs, poursuit le journaliste. De mon point de vue même, ce que nous observons sur les marchés aujourd’hui ressemble plutôt à de la panique. Ce qui signifie de belles occasions d’investissements pour ceux qui ont une tolérance au risque supérieure à la moyenne. Mais d’un autre côté, ce n’est pas parce que les gens paniquent qu’ils ont forcément tort. »

LA FED INQUIÈTE

Déjà, le gouvernement Trudeau a annoncé que son futur budget ne parviendrait pas à se limiter aux 10G$ de déficit tel que promis durant la campagne électorale. Dans un rapport paru cette semaine, la Banque Nationale estime même que les perspectives sombres de l’économie canadienne pourraient forcer le gouvernement à cumuler des déficits de 90 G$ au cours des quatre prochaines années, rapporte Le Devoir.

La banque avance que l’état des finances publiques s’aggravera en raison de l’économie qui tourne au ralenti et des investissements de plusieurs milliards de dollars promis par les libéraux. Le premier ministre s’était également engagé à équilibrer le budget durant la quatrième année de son mandat, un objectif qui, selon l’auteur de l’analyse, Warren Lovely, sera difficile à atteindre sans une augmentation des impôts ou des compressions dans les dépenses.

Du reste, le ralentissement de l’économie mondiale n’inquiète pas seulement au Canada. Mercredi, la présidente de la Banque centrale américaine (Fed) Janet Yellen a maintenu qu’elle s’attendait à une hausse graduelle des taux d’intérêt aux États-Unis, mais elle s’est montrée inquiète de l’impact du ralentissement de l’économie planétaire, rapporte l’AFP.

L’économie américaine devrait « poursuivre une croissance modérée », a-t-elle assuré, tandis que « la croissance économique mondiale devrait remonter avec le temps », soutenue par les politiques monétaires ultra-accommodantes. Mais les nombreuses sources d’inquiétude laissent croire que la Réserve fédérale pourrait être plus lente à remonter les taux d’intérêt.

Au début de l’année, les membres de la Fed pensaient pouvoir resserrer le crédit par quatre fois cette année pour porter les taux directeurs progressivement à 1,4%. Ce scénario paraît moins probable à la vue du ralentissement international et des turbulences sur les marchés financiers.

CHUTE DES BANQUES EUROPÉENNES

En l’Europe, l’inquiétude grandit également, sur le terrain des marchés financiers notamment. Le Figaro rappelait hier qu’à la Bourse de Paris, la baisse dépasse désormais 14 % depuis le début de l’année. À Francfort, la chute des cours dépasse 18 % et en Italie, l’indice FTSE MIB a perdu 25 % en l’espace d’un mois et demi.

Le journal indique cependant que pour l’heure, il n’est pas question de krach général des marchés, le seul compartiment ayant véritablement capitulé étant le secteur pétrolier et celui des matières premières.

Mais le secteur bancaire est scruté de très près, car c’est celui par lequel sont arrivées les plus fortes crises boursières connues par le passé. Or, certaines valeurs dégringolent littéralement depuis le début de l’année. En Italie, Banco Populare ou Banca MPS connaissent une chute de 60 % depuis janvier, sans parler de la déroute de la banque Monti di Paschi du Siena, dont la survie n’est plus du tout assurée.

En France, la Société Générale accuse une baisse de 35 % de son action, BNP Paribas et le Crédit Agricole chutent quant à elles de 29 %.

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