Le défi des travailleurs sans caisse de retraite

10 février 2012 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Gail Bebee exhorte les travailleurs sans caisse de retraite à se mettre à économiser séance tenante s’ils espèrent vivre de vieux jours dans un confort relatif.

Pour illustrer sa démonstration, la chroniqueuse à Morningstar Canada prend comme référence un travailleur de la fonction publique fédérale qui a 30 ans d’ancienneté et qui prend sa retraite à 65 ans. Si son salaire moyen des 5 dernières années les plus payantes a été de 65 000 $, ce travailleur partira à la retraite avec une pension annuelle garantie de 30 120 $, indexée à l’inflation et réversible à 50 % à son conjoint survivant.

Pour obtenir un traitement similaire, un travailleur du secteur privé sans caisse de retraite pourrait souscrire une rente viagère annuelle de 30 000 $ à 65 ans, assortie d’une garantie d’indexation de 3 % et réversible à 50 % à son conjoint survivant. Le hic, c’est qu’il devra verser entre 640 322 $ et 701 850 $, selon les devis obtenus, pour mettre la main sur un tel contrat.

Or, « il est évident que les montants nécessaires pour égaler une pension du secteur public dépassent de loin les économies que la plupart des gens peuvent mettre de côté », estime Gail Bebee.

En effet, parmi les baby-boomers ayant participé à un récent sondage de la Banque TD, 53 % ont déclaré avoir moins de 100 000 $ d’actifs financiers pour leur ménage (exclusion faite des polices d’assurance-vie et de la valeur de leur habitation). Il semblerait donc qu’un revenu de retraite relativement modeste, comme 30 000 $, soit hors de la portée d’un grand nombre des Canadiens.

Les travailleurs qui n’épargnent pas assez pour leurs vieux jours auront donc à faire des choix douloureux. Lesquels? Gail Bebee en voit trois.

1. Accepter d’avoir une retraite moins confortable. En supprimant la protection contre l’inflation, la rente ci-dessus est disponible moyennant 458 812 $, soit 180 000 $ de moins que la version proposant l’indexation à l’inflation.

2. Retarder leur départ à la retraite ou continuer de travailler pendant leur retraite. L’ennui, c’est que des problèmes de santé peuvent facilement mettre un terme à cette option.

3. Se serrer encore plus la ceinture et économiser davantage pour la retraite.

La chroniqueuse estime que cette dernière possibilité est le meilleur choix. En outre, si les travailleurs ont déjà un peu d’épargne, ils peuvent se ménager une retraite correcte, pour peu qu’ils fassent preuve de discipline au cours des prochaines années.

Ainsi, une personne de 50 ans sans caisse de retraite d’employeur, qui gagne 65 000 $ par année, et qui a un REER de 100 000 $ pourrait cotiser 5 % de son salaire annuel (3250 $) dans son REER pour se retirer à 65 ans avec un revenu annuel de 30 000 $. En débutant avec un REER de 50 000 $, le taux d’épargne nécessaire saute à 12 %, soit 7800 $.

« C’est un engagement financier difficile mais pas impossible à respecter, qui souligne le besoin d’agir immédiatement », dit Gail Bebee. Alors que la saison des REER tire à sa fin, il importe d’y voir sur-le-champ.