Le FERR de votre client peut-il survivre au test du stress?

Par La rédaction | 2 octobre 2014 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Investir un fonds enregistré de revenu de retraite dans des actions et des obligations produit à l’occasion de troublantes pertes, mais il est difficile de les éviter si l’on veut obtenir un rendement à long terme décent.

À quel point les rendements d’un portefeuille qui inclut des actions seront-ils instables? On peut avoir une bonne idée de la façon dont se comportera un FERR en scrutant les rendements passés des caisses de retraite canadiennes, indique dans le Financial Post Fred Vettese, actuaire en chef chez Morneau Shepell.

Entre 1960 et 2013, la proportion moyenne de titres boursiers dans les caisses de retraite se situait autour de 50 à 60 %, le reste étant principalement investi dans des obligations.

Pour les résultats d’investissement, voici ce qui est arrivé à la caisse de retraite médiane depuis 1960 :

  • Les rendements n’ont été négatifs deux ans de suite qu’une seule fois (1973-1974).
  • La pire perte cumulative sur deux ans a été de 14,6 % (2007-2008).
  • La pire perte cumulative sur trois ans n’a été que de 4,1 % (2006-2008).
  • Sur n’importe quelle décennie, on peut s’attendre à un an (de calendrier) ou deux de pertes nettes.
  • Chaque décennie a connu au moins deux, et jusqu’à sept années avec des rendements de plus de 10 %.
  • Le rendement moyen annuel était d’environ 8 %, après les frais.

Étude de cas

M. Vettese s’est basé sur ces faits pour établir des projections pour les 25 prochaines années et ainsi pouvoir soumettre un FERR au « test du stress ». À des fins de conservatisme, il a présumé que les 25 prochaines années incluraient des pertes plus sévères que depuis 1960 et des rendements plus bas.

Prenons une détentrice de FERR de 70 ans qui a 325 000$ en immobilisations, dont elle dépensera 4,5 % dans l’année (14 625 $). Comme le gouvernement la force à en retirer 5 % à 70 ans, présumons que la différence de 0,5 %, nette d’impôt, sera redéposée dans un CELI.

Chaque année, cette détentrice de FERR augmentera légèrement ses dépenses pour couvrir l’inflation. Par exemple, elle dépense 14 770 $ à 71 ans. Tout retrait obligatoire dépassant le pourcentage de dépenses continuera à être déposé chaque année dans un CELI.

Même s’il a été supposé que le rendement allait se promener dans tous les sens, la détentrice de FERR termine en bonne santé financière, malgré ses dépenses légèrement croissantes chaque année jusqu’à 95 ans.

Son FERR ne se vide jamais de tout son argent et, malgré qu’il n’y reste que 74 000 $ en immobilisations à 95 ans, la dame possède également le CELI utilisé pour garder l’excédent de retraits du FERR. Ce surplus aura cru jusqu’à 145 000 $ à 95 ans, montant sur lequel aucun impôt n’a à être payé.

Est-ce que cet exemple prouve que dépenser 4,5 % d’un FERR par année est sécuritaire? Quand il s’agit d’investissements risqués, rien n’est garanti, mais si l’on peut obtenir un rendement moyen de 5,5 %, cela prendrait des pertes à court terme extraordinaires pour qu’un taux de dépenses de 4,5 % devienne un problème.

Mais il ne s’agit pas de dire que l’on est complètement en sécurité. Entre 1929 et 1932, le marché boursier canadien a perdu 64 %. Mais il a littéralement triplé de valeur les quatre années suivantes.

La morale de cette histoire : rester entièrement engagé, dans les bons moments comme dans les mauvais, garder les dépenses sous le rendement à long terme, et la combinaison FERR/CELI devrait performer raisonnablement bien.

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