Le marché des condos est saturé

Par La rédaction | 15 Décembre 2015 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Les acheteurs de condos sont rares au Québec, mais l’offre continue de croître, étouffant les marchés du neuf et déjà existant, révèle la dernière note économique de Desjardins à ce sujet.

Résultat : une stagnation et même un recul des prix touchent déjà plusieurs agglomérations.

« Il faudra compter plus d’un an ou deux avant d’assister à un retour à des conditions plus saines », indique Hélène Bégin, économiste principale au Mouvement.

Toutefois, « il est essentiel que la construction neuve soit très limitée pour y parvenir, surtout que le marché locatif gagne en popularité », ajoute-t-elle.

LE VENT A TOURNÉ EN 2012

C’est il y a trois ans que tout a changé pour le marché des copropriétés au Québec, analyse l’économiste, qui précise que la situation d’équilibre qui prévalait alors « a rapidement fait place à des surplus ».

Selon elle, l’origine de ce phénomène est multiple. D’une part, la diminution de la demande des acheteurs, notamment des jeunes ménages, a amorcé un changement de tendance.

De son côté, le resserrement des règles hypothécaires en juillet 2012, qui a réduit la période d’amortissement maximale de 30 à 25 ans pour les prêts avec une mise de fonds inférieure à 5 %, a lui aussi contribué à affaiblir la demande.

REVENTE : LES PRIX S’ESSOUFFLENT

Par la suite, l’augmentation du nombre de copropriétés à vendre sur les marchés du neuf et de l’existant a mis un terme à la période d’effervescence. Les délais de vente se sont ainsi allongés à quatre mois en moyenne, de sorte que la progression des prix s’est rapidement essoufflée.

L’épisode de hausses des prix de 5 % à 10 % par an a alors « fait place à une stagnation des prix, et même à des reculs à certains endroits », comme Québec, Sherbrooke, Trois-Rivières et Saguenay, écrit Hélène Bégin.

En revanche, précise-t-elle, les marchés de Montréal et de Gatineau enregistrent encore des « hausses modestes ».

« MOINS PERTINENT »

Ce changement de cap a modifié la perception des acheteurs potentiels, conclut l’économiste. Dans ce contexte, l’acquisition d’une copropriété « est désormais moins pertinente pour ceux qui prévoient revendre après quelques années ».

Des délais de vente plus longs, des hausses de prix moins probables et même le risque de revendre à perte pèsent dans la balance. Néanmoins, « les acheteurs de longue date, qui ont bénéficié de l’augmentation rapide des valeurs par le passé, réalisent tout de même un gain en capital lors de la vente de leur copropriété, et ce, même si le prix de celle-ci a diminué un peu récemment ».
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