Le PDG d’Ubisoft Québec attaque l’AMF

Par La rédaction | 10 novembre 2016 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Le PDG d’Ubisoft Québec Yannis Mallat et deux de ses collègues ont déposé des requêtes en nullité d’enquête et en dommages devant la Cour supérieure du Québec contre les autorités des marchés financiers en France et au Québec.

Ces poursuites s’inscrivent dans le cadre d’une procédure lancée contre M. Mallat et quatre autres employés du groupe Ubisoft – deux au Québec et deux en France – par l’AMF française, avec l’assistance de l’AMF du Québec pour les employés basés au Québec. L’Autorité des marchés financiers leur reproche d’avoir procédé à la cession d’actions d’Ubisoft alors qu’ils auraient été en possession d’informations privilégiées relatives au report du jeu Watch Dogs, annoncé à l’automne 2013. Annonce qui a fait chuter temporairement le titre.

Le PDG d’Ubisoft Québec conteste vivement cette mise en cause par l’AMF et évoque plutôt une interprétation erronée des faits.

« Ces allégations découlent d’un processus d’enquête partial, accuse-t-il dans un communiqué. Toutes les explications, justifications, témoignages recueillis ou courriels démontrant le caractère non fondé de ces accusations ont été systématiquement et inexplicablement ignorés. Plusieurs éléments retenus illustrent par ailleurs une mauvaise compréhension du processus de production des jeux vidéo et de notre industrie. Je suis confiant que nous démontrerons que cette procédure est injustifiée et a été menée illégalement. »

ATTEINTE À SES DROITS FONDAMENTAUX

Yannis Mallat affirme en effet que la décision de reporter la sortie du jeu Watch Dogs a été prise par Yves Guillemot, fondateur et PDG du groupe Ubisoft, autour de la mi-octobre 2013, au vu de l’ensemble des informations que lui seul possédait. Et que cette décision a été communiquée par Ubisoft au marché dans la foulée, conformément à la réglementation en vigueur.

Il ajoute que sa demande de levée d’options d’achat d’actions et la cession des actions en résultant avait été faite le 25 septembre 2013, pour des raisons qui lui sont personnelles. Et que de nombreux autres employés d’Ubisoft ont effectué le même type de transaction au cours des mois d’août et de septembre de la même année. Lorsque ces transactions ont été effectuées, M. Mallat assure qu’il ne disposait d’aucune information particulière concernant le report ou la forte probabilité d’un report de la sortie du jeu.

La poursuite déposée mercredi devant la Cour supérieure du Québec vise à démontrer que la procédure des AMF est une atteinte grave et irrémédiable aux droits fondamentaux de M. Mallat et de ses collègues, alors qu’ils sont censés être protégés par les chartes canadienne et québécoise des droits. Cette demande a pour objectif d’arrêter les procédures et de déclarer l’enquête illégale.

La société Ubisoft n’est pas en directement visée. Yves Guillemot affirme ne pas douter de la bonne foi des personnes concernées, qu’il a assurées de son soutien et sa confiance.

Contactée par Conseiller, l’AMF québécoise n’a pas souhaité commenter, arguant qu’il s’agit d’un dossier mené par ses collègues de l’AMF France et que tout commentaire pourrait avoir une incidence devant les tribunaux. Son porte-parole Sylvain Théberge a indiqué ne pas encore avoir reçu la requête en nullité déposée devant la Cour supérieure mercredi.

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