Le PIB canadien frappé de plein fouet par la faiblesse du pétrole

Par La rédaction | 2 juin 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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L’économie a fait marche arrière pendant les trois premiers mois de l’année, se contractant au rythme annuel de 0,6 % dans un contexte de faiblesse des cours du pétrole, a indiqué vendredi Statistique Canada.

C’est la première fois depuis 2011 que la croissance annualisée du produit intérieur brut (PIB) passe ainsi sous la barre du 0 % pour un trimestre, observe l’agence fédérale.

Par ailleurs, la contraction trimestrielle de l’activité économique a été la pire depuis le deuxième trimestre de 2009, qui s’était soldé par une réduction de 3,6 %, précise-t-elle. L’économie canadienne était alors en récession.

Très légère hausse des dépenses des ménages

L’activité économique a reculé dans plusieurs catégories, incluant les investissements des entreprises, les exportations, la construction et les ressources naturelles. L’activité du secteur de l’extraction minière et l’extraction de pétrole et de gaz naturel a notamment régressé de 2,7 % par rapport au trimestre précédent.

Les dépenses des ménages, elles, ont très légèrement progressé (+0,1 %), mais il s’agit de leur plus lente croissance en près de trois ans.

Le gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz, avait récemment averti que les données pour les trois premiers mois de l’année seraient « atroces » et il misait sur une croissance de 0 %, tout en demeurant confiant de voir le deuxième trimestre rebondir avec une croissance de 1,8 %.

Les experts anticipaient 0,3 % de croissance

Cette contraction est une surprise pour les économistes, rapporte La Presse canadienne, car ils anticipaient en moyenne une croissance de 0,3 %, selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters.

Toujours au premier trimestre, le PIB nominal, qui s’intéresse à la valeur de l’activité économique et est crucial pour les revenus fiscaux, a reculé de 0,7 %. Les spécialistes attribuent ce déclin aux conséquences de la chute des prix de l’énergie sur les revenus et les dépenses.

Toutefois, ils prédisent que l’économie rebondira une fois que les effets initiaux de la glissade des prix du pétrole commenceront à s’estomper.

Une « baisse étonnante » pour Desjardins

De son côté, Desjardins parle d’une « baisse étonnante » tout en se montrant moins optimiste que la banque centrale pour le deuxième trimestre.

« L’ampleur de la baisse du PIB réel observée au premier trimestre est surprenante. Cela dit, les sources de faiblesse de l’économie canadienne durant l’hiver ne sont pas une surprise », commente Benoit P. Durocher.

Selon l’économiste principal au Mouvement, « la chute des investissements non résidentiels est sans contredit attribuable aux effets négatifs de la chute des prix du pétrole sur l’activité du secteur de l’énergie, quoique l’ampleur de la dégringolade ait dépassé largement les anticipations ».

Le deuxième trimestre sera médiocre

« Compte tenu des baisses du PIB réel par industrie survenues au cours des derniers mois, l’acquis de croissance pour le deuxième trimestre est d’environ -0,5 %, poursuit-il. Avec un tel écart à combler, il sera difficile d’atteindre une croissance économique robuste au deuxième trimestre comme plusieurs prévisionnistes l’anticipaient. »

Conclusion de Benoit P. Durocher : « Tout porte à croire que la croissance économique aura du mal à dépasser la barre du 1 % au deuxième trimestre. Un tel pronostic augmente la possibilité que la Banque du Canada décrète une nouvelle baisse de ses taux directeurs prochainement. »

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