Le REER mérite-t-il autant de critiques?

22 février 2011 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Au cour des derniers mois, certains commentateurs ont remis en question l’utilité du REER, préférant mettre de l’avant les avantages du CELI. Salman Ahmed, analyste de fonds à Morningtar Canada, se demande si ces critiques sont réellement justifiées. « Évidemment, lorsqu’on se procure un nouveau véhicule, l’utilité de l’ancien, celui qui nous sert bien depuis 1957, est remise en question », illustre-t-il dans un article paru sur le site Morningstar.ca.

M. Ahmed fait référence en particulier à une longue lettre d’opinion parue dans le quotidien Financial Post, intitulée « Est-ce que le REER était une grosse erreur? ». La lettre, écrite par un retraité de Toronto, suscite des débats. Selon son auteur, le REER aurait, depuis son instauration, uniquement favorisé les contribuables à haut revenu, tout en ayant des effets néfastes pour le reste des contribuables. Il aurait plutôt fallu créer un outil d’épargne semblable au CELI dès le départ.

L’analyste de Morningstar croit, de son côté, que l’on évacue trop rapidement les avantages du REER. D’abord, les contributions à un REER sont déductibles d’impôt. C’est idéal, en effet, pour les personnes qui ont un revenu élevé. De plus, si ces économies d’impôt sont réinvesties, elles peuvent procurer un revenu supplémentaire en générant des rendements. À l’inverse, les contributions à un CELI ne sont pas déductibles.

La contribution maximale au REER équivaut au plus bas montant entre 18 % du revenu ou 22 000 $ (pour l’année fiscale 2010). Le PNB par habitant au Canada se situant à environ 39 000 $, l’analyste fait le calcul suivant : en moyenne, un Canadien peut faire une contribution annuelle à son REER de 7 000 $ (18 % de 39 000 $). À l’inverse, la contribution maximale à un CELI accumulée en un an est de 5 000 $.

Parmi les autres avantages du REER, on compte aussi le Régime d’accession à la propriété et le Régime d’encouragement à l’éducation permanente.

En conclusion, l’analyste de Morningstar se demande : « Mais pourquoi comparer ces deux régimes? Ils ne sont pas rivaux, mais font partie d’une même équipe ». M. Ahmed suggère par exemple d’utiliser le remboursement d’impôt obtenu grâce au REER pour investir dans un CELI.