Le risque politique prend de l’importance

10 octobre 2007 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Les prospectus des fonds communs font état des différents risques associés à ce type de placement. Mais celui qu’il faudra examiner plus sérieusement dans les prochaines années, c’est le risque politique, a indiqué Ian Bremmer, de la firme de consultants Eurasia Group.

S’adressant à un auditoire réuni dans le cadre d’une dîner-causerie organisé par la CFA Society à Toronto, Ian Bremmer a expliqué que, au cours des 20 dernières années, les marchés ont carburé à la mondialisation de toute la chaîne d’approvisionnement. Maintenant que les structures de production sont assez bien établies et que les joueurs importants ont pris position, c’est la stabilité politique, ou plutôt l’absence de celle-ci, aura une influence croissante sur le comportement des marchés dans les 20 années à venir.

Ian Bremmer a souligné que ce sont des enjeux politiques, et non pas économiques, qui allument les sentiments xénophobes en Europe, exacerbent le protectionnisme aux États-Unis, causent les attentats terroristes au Moyen-Orient et poussent certains États « délinquants » à se doter de l’arme atomique.

Pour politiques qu’elles soient, ces réactions ont des conséquences directes sur les marchés. Pensons au prix de l’or et du pétrole, note Ian Bremmer, et des répercussions de leur fluctuation sur l’économie mondiale.

Le risque politique aura d’autant plus d’impact à l’avenir que les États-Unis ne sont plus le pays dominant qu’il a déjà été. L’époque où un État surpuissant contrôlait le commerce mondial est révolue. Maintenant, l’Europe étendue, la Chine, le Brésil et l’Inde font partie des poids lourds de l’économie de la planète.

Les investisseurs à la recherche de rendements supérieurs les trouveront dans ces pays, mais aussi en Turquie, au Vietnam, au Cambodge et au Kenya, qui ne sont pas des modèles de stabilité politique.

Ian Bremmer a terminé son exposé par des considérations sur la Chine, se disant très bullish à propos de l’empire du Milieu. Il a précisé que les autorités chinoises n’ont pas d’autre choix que d’opter pour la croissance à tout prix, à défaut de quoi la stabilité politique sera perturbée. « La Chine est comme une bicyclette. Si vous ne pédalez pas, elle va tomber », a conclu l’expert.